Non, la décroissance n’est pas une insulte, et encore moins une maladie.
Qu’est-ce que la décroissance, alors ? Pour y répondre, il faudrait déjà parler de l’histoire de la décroissance, puis des différentes approches et différents concepts, sans oublier les critiques.
Les films, les livres et l’internet livrent d’innombrables réponses sur ces approches, concepts et critiques. Pour ce qui est de l’histoire du concept, son origine remonte aux années 1970 grâce aux rapports Meadows. Oui, il y a plus de quarante ans. Autant dire que nous n’avons pas beaucoup avancé depuis sur ce chemin.
Premièrement, est-ce que la décroissance est une bonne chose ? Demandez-moi et je vous dirai que oui ! Demandez à un-e économiste, il-elle vous répondra (certainement) non. L’idée ici n’est pas de convaincre, mais plutôt de redorer le blason de la décroissance.
Le marketing et ses publicités nous encrent dans le cerveau depuis des décennies qu’il faut consommer plus, produire plus et investir plus afin de « mieux » être vivant, « mieux » exister. Donc quand un mouvement d’à peine cinquante ans nous annonce qu’on pourrait être vivant et exister, tout en consommant moins, produisant moins et investissant moins, c’est compliqué à comprendre, voire même effrayant car dans notre fonctionnement, ne pas consommer, c’est mourir.
Et pourtant c’est bien là le point central de la décroissance, être vivant, exister, être heureux même ! Sans que cela dépende de notre consommation, production ou capacité d’investissement.
Imaginez un monde plus facile, un monde dans lequel vous n’avez pas besoin d’aller passer trois jours à Barcelone parce que ce qui vous entoure vous suffit à vous épanouir.
Un monde plus simple encore dans lequel vous êtes au centre de vos préoccupations parce que vous en avez le temps, l’énergie et les possibilités, sans condition et cela vous satisfait, sans artifice.
Un monde plus simple, finalement, dans lequel on retourne chercher à l’intérieur de nous-mêmes le « pourquoi du comment », plutôt qu’à l’extérieur.
Avec en effet domino une myriade de points positifs : l’écosystème, dont nous faisons partie, remis au centre de toute chose ; nous autres humains ramenés à notre qualité d’« être » et non plus de machine à consommer.
La décroissance, c’est mettre le cap sur la sobriété heureuse. Résolument !