Depuis dimanche passé, tout Suisse est un donneur d’organes présumé. Pour Ibrahim et son épouse Céléine, engagés corps et âme pour le oui, c’est très émouvant : ce père de famille est en vie grâce à deux greffes de foie qui l’ont sauvé d’une rare maladie. « Comme la seconde était classée non-urgente, j’ai compris ce que ça veut dire d’attendre ». Ibrahim a passé 19 mois sous antibiotiques en intra-veineuse. Une période terrible, « surtout avec deux petits à la maison… ».
Huit mois après la seconde opération, la vie a repris son cours presque normal, et il salue le grand pas franchi. « Plus de gens pourront être sauvés ». Et il est heureux d’avoir contribué à ce tournant. « J’ai accepté que mon portrait figure sur les affiches du oui. Mon épouse aussi. Elle s’est plus engagée que moi ! Dimanche elle était au stamm à Berne pour suivre en direct les résultats. J’ai accepté de témoigner dans L’Illustré et nous avons aussi débattu au Parlement des jeunes de La Chaux-de-Fonds, pas pour que les gens deviennent tous donneurs, mais pour sensibiliser à la nécessité de se positionner. Nous engager a été notre façon de manifester notre reconnaissance, de dire merci de pouvoir vivre en famille ».
Au fait, en parlant de famille… Si le visage d’Ibrahim vous rappelle quelqu’un, c’est normal : il ressemble fort à son frère Bekir, voyer-chef bien connu de la Métropole horlogère.