Fédérales 2023 : Denis de la Reussille reste le champion de son camp, mais pas de la comm’ !
Lors de la présentation des deux listes du POP pour les Fédérales, au-delà des chevaux de bataille connus qui ont été rappelés, un élément est ressorti le 25 février au centre de culture ABC: la présence très (trop) timorée des Popistes sur les réseaux sociaux. Une retenue d’autant plus surprenante que le parti dispose d’un budget de campagne minimaliste en regard de celui des autres formations. A tel point que le parti doit mobiliser ses troupes pour réaliser à la main le « tractage » dans les Montagnes (distribution de ses flyers dans les boîtes aux lettres) !
Si Denis de la Reussille reste la locomotive du parti, il n’a rien d’un leader côté communication digitale. Il y est allergique: l’homme n’aime pas se mettre en avant. L’humilité fait partie du personnage et de la cohérence de son action.
Mais quand on fait de la politique pour défendre les travailleurs et les démunis, le pragmatisme plaiderait pour faire une entorse à la philosophie du parti.
Président de retour sur facebook !
Laurence Boegli, la Chaux-de-Fonnière exilée dans le Bas et candidate au National, l’admet à demi-mots. « Le POP est dans le terrain toute l’année, pas seulement lors des élections ! Nous avons nos permanences, ne serait-ce que pour les déclarations d’impôts. Mais c’est vrai que l’on peut faire plus sur les réseaux sociaux. » Le président du parti, Julien Gressot, qui complète la liste avec Sarah Blum, acquiesce bon gré mal gré : « On doit s’atteler à en faire plus, même si on est déjà présent (réd : près de 2’000 abonnés pour la page facebook du POP) ».
Depuis le 25 février, le président est passé de la parole aux actes : il a fait sa révolution pour le 1er Mars en revenant sur facebook ! « Parce qu’une campagne se mène aussi par ce biais et implique un engagement fort, me voici de retour sur FB. (…) Même si ce n’est pas le vecteur que je préfère pour dialoguer », a-t-il écrit pour ouvrir son nouveau profil.
N’empêche ! Cette réapparition a déjà eu un impact (en plus du présent article !): à un internaute qui dans son commentaire estimait le parlementaire De la Reussille peu visible sous la coupole, un camarade a signalé les 80 interventions du Loclois lors de ses huit ans à Berne.
Se profiler avec ses arguments sur les réseaux sociaux pourrait d’une part aider à défendre le siège de De la Reussille et de l’autre lui faire gagner en visibilité dans les médias traditionnels. Le POP l’a dénoncé même lors de la présentation de ses deux listes : son champion, en dépit de sa renommée, de son aura et de sa belle réélection il y a quatre ans, brille par son absence dans les émissions politiques de la RTS (Infrarouge, Forum, 19.30, …).
Autres sortants plus ou moins « geeks » !
Parmi les autres sortants de la députation neuchâteloise, tous sont présents sur les réseaux. La palme revient au sénateur PLR Damien Cottier, le plus actif et le plus suivi, présent sur facebook, instagram, twitter et linkedin, tout comme Céline Vara et Fabien Fivaz (Verts) et comme Baptiste Hurni (PS). Le conseiller national PLR Philippe Bauer, que la gauche voudrait évincer, ne communique pour l’heure que sur facebook. A gauche, un autre candidat que Denis de la Reussille boude les réseaux : le conseiller communal Théo Huguenin-Elie, pourtant bon communicateur, est le seul candidat du PS à faire de la résistance. Il s’est bien lancé sur twitter en février 2021, mais n’a rien publié depuis six mois ! Il est le seul à ne pas pouvoir être « tagué » dans les posts du parti…
