« On se réjouit tous : ça ne peut être qu’une belle Plage ! »

Giovanni Sammali

Charlotte Rychner œuvre pour la première fois dans l’organisation. Comme régisseuse générale ! Rencontre avec cette technicienne du spectacle de 24 ans, entre coups de trac et demandes inattendues

Elle a achevé sa formation de technicienne du spectacle au Théâtre de Carouge en juin 2023. Juste avant l’annulation de l’édition 2023 de la Plage des Six Pompes, pour cause de la tempête que l’on sait (notre dossier pp. 6, 7, 8 et 9). Fille de l’écrivaine Antoinette Rychner – notez la ressemblance ! –, elle est au four et au moulin depuis plusieurs semaines. Prête ?

– Votre première fois à la Plage ?
– Heu… Je devais avoir 10 ans. Un peu casse-cou, je grimpais sur les régies pour regarder les spectacles. Pas tellement avec un œil sur la technique. Mon premier souvenir de spectacle, c’est Les facteurs d’amour : ils faisaient écrire des petits billets qu’ils amenaient aux destinataires.

– Votre première sur le pont ?
– Cette année ! Les précédentes, il y en a eu, mais inofficiellement. Ma maman était régisseuse et je donnais des petits coups de main. Par exemple au démontage. Pour cette première, le trac est gérable. Même si c’est un gros projet. Le plus gros défi, c’est d’être aux bons endroits au bon moment. Pour les équipes. Pour les troupes. Je les accueille et je valide le travail des six derniers mois : horaires, montages, démontages et spécialités…

Un exemple ?
La Cie Connerie Nouvelle m’a demandé des maquereaux. Oui, les poissons ! On les leur a trouvé, mais je ne sais pas où. La responsable d’accueil s’en est chargée !

– Votre équipe ?
– Une petite quinzaine de personnes, sans compter les bénévoles qui nous épaulent. Je succède à Noémie Pfiffner (réd : alias Nono), avec qui j’ai travaillé par le passé pour une compagnie ici à La Tchaux. Elle réalise cette année un projet avec Brigou, la photographe du Festival. Elles vont coller au fil des jours des photos du staff sur les murs du Pantin.

– Meilleur moment pour la régisseuse générale?
– La fin ! Quand tout sera fini et que je verrai si ça c’est bien passé ! Mon plus gros coup de trac à ce jour, c’est quand j’ai cru que j’avais oublié la prise en charge technique d’une compagnie ! Mais c’est tout bon. Et je ne dirai pas son nom !

– Les inévitables critiques ?
– J’y suis préparée. Je sais, même si je suis Neuchâteloise du Bas, que le Chaux-de-Fonnier se sent chez lui à la Plage. On s’approprie son espace, son chez soi, et il veut apporter son grain de sel, son commentaire. C’est normal.

– Un spectacle à signaler ?
– À choix, un des trois joués sur le terrain de Beau-Site, à côté du TPR. Résiste, Vent d’ouest et We agree to desagree. Parce que les installation avec lesquelles ils viennent m’intriguent. J’ai hâte de voir ces numéros aériens. Et tout le reste ! On se réjouit tous beaucoup. Et j’en suis sûre : ça ne peut qu’être une belle édition vu qu’on retrouve notre Plage !

la plage.ch/programme/

La visite de la Ministre

C’est Élisabeth Baume-Schneider qui ouvrira la Plage ce mardi 6 août. La conseillère fédérale pourra s’imprégner de l’esprit culturel chauxois, qu’elle connait bien, avant les décisions de cet automne sur Capitale Culturelle Suisse. Elle prononcera un discours. Une belle reconnaissance pour le festival et l’ancrage des arts de la rue dans la Métropole horlogère. (gs)

Les Gendarmes à la Plage

Le CCHAR fait fort lors de cette édition 2024 du festival

Le Centre de création helvétique des Arts de la Rue est né – et est basé – à La Tchaux il y a dix ans. Des responsables du festival avaient fait le constat de l’absence d’un organisme dédié aux arts de la rue. La Plage des Six Pompes, terreau de ce CCHAR, lui offre l’occasion d’y présenter ses fruits : travail avec les artistes, troupes suivies et autres activités. Ainsi, le spectacle de la compagnie helvético-marseillaise Onyrikon mettra en scène les stagiaires, dans une histoire autour de corde(s), proposée vendredi 9 août au parc des Musées à 21 h 30.

Le CCHAR aide les artistes de rue suisses à se structurer et à se former, notamment à travers les troupes programmées au festival. Parmi les six à l’affiche, la Cie Sept fois la langue – article ci-contre – ou aussi le Collectif Les Lents qui présente Splatsch ! spectacle déjanté d’une bande (dés)organisée qui cherche à réaliser le meilleur entartage possible.

Jennifer Wesse, directrice artistique du CCHAR, s’en félicite : « La Plage est une belle vitrine pour les compagnies qu’on soutient ». L’implication du Centre ne s’arrête pas là : il a aussi formé des crieurs publics en action lors de cette Plage. Manu Moser, directeur artistique de la Plage et membre du comité du CCHAR offre cette belle image: « Tout prend son envol entre le CCHAR et la Plage des Six Pompes : un char à voile sur une plage ça va vite ! »

Lieven Humbert

Splatsch !, du Collectif Les Lents. (dr / Loic
Nys)

Tourner sept fois la langue défie l’ennui

Sept fois la langue est le nom d’une compagnie helvético-française, soutenue par le CCHAR qui présentera Terrain Vague, son dernier projet, trois fois les 10 et 11 août. Léonore Danesi, lausannoise, porteuse de projet, nous éclaire.

– Lien de votre Cie avec la Tchaux ?
– Avec HOUL, notre première création, on a reçu une bourse d’aide à l’écriture de la Fédération des arts de la rue en Suisse, avec la Société suisse des auteurs. La troupe, domiciliée à Paris, est venue à Neuchâtel pour la cérémonie. Cela l’a reconnectée avec Chaux-de-Fonds. On a très vite été attirés par la richesse locale envers les arts de la rue.

– Votre rapport avec le CCHAR ?
– On est venus en résidence ici juste après avoir reçu la bourse. Le CCHAR nous a aidé à être programmé au NIFFF et a beaucoup soutenu Terrain Vague, notre deuxième création. On a eu droit à deux semaines de résidence et plusieurs représentation-tests en Suisse romande.

– Qu’est-ce que ça fait de jouer à la maison ?
– J’ai découvert les arts de rue en venant enfant à la Plage, c’est super cool de pouvoir enfin y jouer. On passe l’année à inventer dans cette ville, c’est incroyable cette continuité entre création et représentation.

– À quoi ressemble ce spectacle ?
– Terrain Vague est une petite révolution pour espace oublié. Un solo avec barrière de sécurité, co-écrit par Guillaume Lepitre avec le regard de Laura Gambarini de la Cie du Botte-cul. C’est du théâtre physique et acrobatique qui, du point de vue de la préposée à la barrière, joue autour de l’ennui et de comment donner vie aux choses. Comment se sortir d’une situation où l’on est bloqué ? Une manière de réenchanter le quotidien, une ode aux inventions et un envol.

Lieven Humbert

Terrain Vague met les barrières à la fête ! (dr)

 

Charlotte Rychner, nouvelle régisseuse générale, pose devant des éléments du décor 2024 du festival (lire aussi p. 16). (gs)
Charlotte Rychner, nouvelle régisseuse générale, pose devant des éléments du décor 2024 du festival (lire aussi p. 16). (gs)

Les Gendarmes à la Plage

Le CCHAR fait fort lors de cette édition 2024 du festival

Le Centre de création helvétique des Arts de la Rue est né – et est basé – à La Tchaux il y a dix ans. Des responsables du festival avaient fait le constat de l’absence d’un organisme dédié aux arts de la rue. La Plage des Six Pompes, terreau de ce CCHAR, lui offre l’occasion d’y présenter ses fruits : travail avec les artistes, troupes suivies et autres activités. Ainsi, le spectacle de la compagnie helvético-marseillaise Onyrikon mettra en scène les stagiaires, dans une histoire autour de corde(s), proposée vendredi 9 août au parc des Musées à 21 h 30.

Le CCHAR aide les artistes de rue suisses à se structurer et à se former, notamment à travers les troupes programmées au festival. Parmi les six à l’affiche, la Cie Sept fois la langue – article ci-contre – ou aussi le Collectif Les Lents qui présente Splatsch ! spectacle déjanté d’une bande (dés)organisée qui cherche à réaliser le meilleur entartage possible.

Jennifer Wesse, directrice artistique du CCHAR, s’en félicite : « La Plage est une belle vitrine pour les compagnies qu’on soutient ». L’implication du Centre ne s’arrête pas là : il a aussi formé des crieurs publics en action lors de cette Plage. Manu Moser, directeur artistique de la Plage et membre du comité du CCHAR offre cette belle image: « Tout prend son envol entre le CCHAR et la Plage des Six Pompes : un char à voile sur une plage ça va vite ! »

Lieven Humbert

Splatsch !, du Collectif Les Lents. (dr / Loic
Nys)

Tourner sept fois la langue défie l’ennui

Sept fois la langue est le nom d’une compagnie helvético-française, soutenue par le CCHAR qui présentera Terrain Vague, son dernier projet, trois fois les 10 et 11 août. Léonore Danesi, lausannoise, porteuse de projet, nous éclaire.

– Lien de votre Cie avec la Tchaux ?
– Avec HOUL, notre première création, on a reçu une bourse d’aide à l’écriture de la Fédération des arts de la rue en Suisse, avec la Société suisse des auteurs. La troupe, domiciliée à Paris, est venue à Neuchâtel pour la cérémonie. Cela l’a reconnectée avec Chaux-de-Fonds. On a très vite été attirés par la richesse locale envers les arts de la rue.

– Votre rapport avec le CCHAR ?
– On est venus en résidence ici juste après avoir reçu la bourse. Le CCHAR nous a aidé à être programmé au NIFFF et a beaucoup soutenu Terrain Vague, notre deuxième création. On a eu droit à deux semaines de résidence et plusieurs représentation-tests en Suisse romande.

– Qu’est-ce que ça fait de jouer à la maison ?
– J’ai découvert les arts de rue en venant enfant à la Plage, c’est super cool de pouvoir enfin y jouer. On passe l’année à inventer dans cette ville, c’est incroyable cette continuité entre création et représentation.

– À quoi ressemble ce spectacle ?
– Terrain Vague est une petite révolution pour espace oublié. Un solo avec barrière de sécurité, co-écrit par Guillaume Lepitre avec le regard de Laura Gambarini de la Cie du Botte-cul. C’est du théâtre physique et acrobatique qui, du point de vue de la préposée à la barrière, joue autour de l’ennui et de comment donner vie aux choses. Comment se sortir d’une situation où l’on est bloqué ? Une manière de réenchanter le quotidien, une ode aux inventions et un envol.

Lieven Humbert

Terrain Vague met les barrières à la fête ! (dr)

 

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