Le lac Tanganyika, joyau en péril

Par Olivier Kohler
depuis le Burundi

Le Burundi est parmi les plus exposés au changement climatique

Le deuxième plus grand lac d’Afrique, ses rivages enchanteurs et ses plages de sable fin bordent quatre pays – la Tanzanie, le Burundi, la Zambie et la République démocratique du Congo. Tous déterminés à faire face aux fléaux qui menacent sa survie. La pollution et la surpêche péjorent son écosystème. La fréquence des inondations et l’ampleur des catastrophes naturelles aussi.

Face à la fulgurance de la montée des eaux, des dizaines de milliers d’habitants ont été contraints d’évacuer à la hâte. Certains ont tout perdu, contraints de se reloger sur les collines, loin du rivage. à Bujumbura, capitale économique du Burundi, on est encore traumatisé par la brusque montée des eaux en mai dernier. Elle a tout détruit. « Les enfants doivent utiliser des pirogues pour aller à l’école et on essaie de protéger ce que l’on reconstruit avec des digues de fortune », raconte Raymond, un pêcheur impacté aussi par les restrictions imposées par les autorités interdisant trois mois durant l’accès au lac pour lutter contre le phénomène de la surpêche.

L’ampleur des conséquences socio-économiques et humanitaires dues à la montée des eaux du lac Tanganyika est devenu un enjeu politique majeur. D’une profondeur impressionnante de 1400 mètres, le lac Tanganyika abrite 1500 espèces de poissons et crustacés dont environ 600 espèces endémiques. Des millions de personnes dépendent de ce joyau naturel pour se déplacer et assurer la sécurité alimentaire et la subsistance de milliers de familles. Observateur attentif de l’évolution du lac – son niveau record a été battu en 2024 – Dr Ekongo Lofalanga s’inquiète des conséquences pour l’environnement et pour la population résidant le long du lac. « Il faut préparer une riposte musclée pour amortir les conséquences de changement lié au dérèglement climatique – renforcé par le phénomène El Niño qui exacerbe les conditions météorologiques extrêmes. L’ambition désormais est de répondre aux besoins immédiats des populations mais aussi de mettre en place des stratégies à long terme pour gérer ces ressources en eau et mieux prévenir les catastrophes naturelles.

Parmi les pistes envisagées, un système d’alerte et la mise en place de politiques de reforestation pour éviter des glissements de terrain et contenir une montée trop fulgurante des eaux.

 

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