La Fleur de Lis, joyau historique plus que jamais d’actualité !

Cédric Dupraz

La Fleur de Lis est sans doute l’un des lieux les plus emblématiques de l’histoire neuchâteloise. En effet, le 28 février 1848, Frédéric Pécaut mange calmement à l’auberge de la Fleur de Lis avec ses camarades. Le jeune homme arbore fièrement un brassard rouge à croix blanche. Lorsqu’un gendarme lui demande de le retirer, Pécaut prévient : « Jamais de la vie, je l’ai gagné ! » L’homme doit néanmoins se soumettre.

«Franchir sa porte, c’est sentir l’histoire»
Durant la nuit, Mlle Robert-Suchet, habitante de la Fleur de Lis, confectionne un drapeau suisse. Le lendemain, il flotte à la lanterne de la rue du Crêt-Vaillant et l’histoire s’accélère. Les gendarmes interviennent. Une bagarre s’ensuit, tournant à l’avantage des insurgés ! L’hôtel de ville est pris, les royalistes abdiquent… la République est proclamée ! Des messagers sont envoyés à La Chaux-de-Fonds et au Val-de- Travers. Le 1er mars, la révolution se généralise, accouchant d’une belle et jeune République ! Diplômé de l’école hôtelière de Lausanne et membre du conseil d’administration, Nestor Knellwolf nous présente cet établissement hors normes. « Franchir la porte, c’est sentir l’histoire, en version modernisée ! » Entre son hall monumental, ses expositions artistiques et son patrimoine historique, le lieu nous transporte ! L’effervescence des comités révolutionnaires est encore perceptible.

Bistrot, salle de séminaire, chambres et une terrasse à venir, plein sud !
Ses hôtes furent illustres et nombreux, à l’instar de Francisco de Miranda (1750-1816), libérateur et premier dirigeant de la république du Venezuela. En 2011, une coopérative à but idéal est créée pour sauver le bâtiment et lui rendre son rôle hôtelier. Pari ambitieux : renforcer l’offre de nuitées au Locle tout en préservant ce joyau historique, maintes fois ravagé par les flammes (le dernier incendie remonte à 1994). Chambres spacieuses, salles de séminaire, bistrot labellisé (« Fait Maison », « Neuchâtel Vins et Terroir » et « 1 CHF pour le climat »), celui-ci se veut un lieu d’échanges et de convivialité. Quand on lui parle de perspectives, Nestor s’enthousiasme : « Vivement la terrasse au sud ainsi que la cave à vins et produits du terroir ! » Comme à l’aube de la révolution, l’énergie collective est au cœur du projet :« C’est un lieu collaboratif où toutes les forces et initiatives sont bienvenues ! »

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