Trois amis unis tiennent une nouvelle boutique de Mode dédiée à la seconde main. avec Succès
Eliana, Alan et Vanessa se sont associés pour offrir à la population des Montagnes neuchâteloises des articles de mode dont l’éventail est constitué de vêtements, chaussures et accessoires de seconde main soigneusement sélectionnés. Leur boutique de prêt-à-porter s’inscrit dans un mouvement qui vise à modifier la façon de consommer la mode en favorisant le recyclage pour limiter la surproduction textile. Amies depuis des décennies, Eliana et Vanessa travaillent toutes les deux dans le secteur horloger alors qu’Alan exerce le métier d’éducateur social à la Sombaille. Rencontre avec ce trio passionné.
Les sneakers s’arrachent !
Avec bientôt trois mois de recul depuis l’ouverture, les associés sont surpris de la fréquentation de leur studio de la Balance (à côté du restaurant Casa Rossa). « Au contraire des jeans, il y a une véritable razzia sur les baskets qui partent comme des petits pains », raconte Alan en expliquant que certains modèles sont neufs ou ont été très peu portés. Revers du succès, le temps passé à rechercher des articles pour suivre avec le renouvellement de l’assortiment.
Des clients de 15 à 80 ans
Proche de la place du Marché, le magasin est très fréquenté et il séduit une clientèle hétéroclite de femmes et d’hommes, de 15 à 80 ans. « D’autres vendent des habits d’occasion mais nous voulions offrir à la Métropole horlogère une boutique tendance avec des pièces vintage ou modernes à un prix abordable compris entre 5 et 200 francs. Notre large éventail se compose de pièces standard mais il n’est pas exclu d’y trouver des articles pour enfant ou grande taille si des pépites nous parviennent. »
À la fois client et fournisseur
Celles et ceux qui se préoccupent d’économiser les ressources naturelles sont invité·e·s à faire un tour pour dénicher un article ou pour y déposer des pièces qui dorment dans leurs armoires « d’in-portés ». « Nous favorisons l’économie circulaire en remettant dans le circuit des habits et accessoires délaissés par leur propriétaire. » Qui n’a pas dans ses piles, un pull, une jaquette ou des chaussures parfois plus à la bonne taille mais toujours à l’état neuf ? Faites le tour de vos tiroirs et après 30 minutes, vous aurez de quoi alimenter Le Studio. Et si vous retrouvez quelques trésors – comme une pièce de marque d’exception – vous pourrez même exposer le chef d’œuvre en dépôt-vente.
Sans but lucratif
« Nous avons fondé l’association dans le but de réaliser une idée qui a germé il y a longtemps. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour cette devanture, si bien située en bordure de la place des Six Pompes. » Animés par leurs principes écologiques, les associés s’engagent pour que la mode ne compromette pas l’environnement et les conditions de travail des personnes qui la produisent. En choisissant la seconde main, ils participent à la réduction de la surproduction textile. Et quel est leur but ? « D’abord couvrir nos charges et si le succès va au-delà, augmenter les horaires d’ouverture, quitte à devenir salariés », disent les compères, des étoiles plein les yeux.
3 idées qui se complètent
Pour Alan, le recyclage d’articles est valeureux ; pour Eliana – couturière passionnée – c’est la transformation de vêtements pour leur donner une nouvelle vie (l’upcycling) qui l’anime. Pour faire du Studio un véritable lieu de rencontre, de partage et d’échange, Vanessa veut créer des événements rassembleurs comme de rendre visible des artistes régionaux de talent en exposant leurs créations, ou de proposer un « apérofrip’ » lors des « jeudredis bleus ».
Satisfaits, ils reviennent
Outre la joie de s’être lancés, les gérants sont heureux de voir que les clients reviennent. « Ils sont à l’affût de la bonne affaire et de la nouveauté. » Parmi les visiteurs, des fripeurs expérimentés mais aussi des artistes comme un chanteur qui cherchait une tenue de scène ou une danseuse qui voulait des vêtements amples. Avec plus de 300 articles et une centaine de paires de chaussures, l’engouement n’est pas près de s’arrêter pour cette boutique qui fait prendre conscience qu’il existe des façons plus responsables et plus éthiques de se vêtir.