Singes mis à nus à la caméra thermique !

IC-UniNE

Pour son master en sciences cognitives, Marion de Vevey est partie dans la forêt semi-tropicale ougandaise à la rencontre de chimpanzés sauvages. L’objectif ? Capter leurs émotions au moyen d’une caméra thermique mesurant la température du nez. Son analyse de plus de 4000 images vient d’être publiée dans Scientific Reports.

 

Que dit des émotions la température du nez ?
En situation de stress, le sang d’un chimpanzé irriguera en priorité ses parties corporelles les plus utiles pour fuir ou combattre la source de ce stress. Soit en priorité vers le cœur et les muscles. Moins en direction des extrémités. Son nez sera plus froid lors d’une situation stressante plutôt que réconfortante. Cela permet de déduire les états émotionnels des singes par une méthode non invasive idéale à l’état sauvage.

 

Quelles activités avez-vous ciblées ?
On a comparé la température du nez de 9 mâles lors de 15 situations de vie courante. Lors d’événements coopératifs (toilettage, jeu), elle s’avère plus élevée. En revanche, elle était bien plus basse lors de situations compétitives (agression, arrivée du mâle dominant) créant sans doute un stress. Autres effets intéressants,  tandis que le toilettage est perçu comme apaisant en général, ceci n’est pas le cas lorsqu’un chimpanzé toilette le mâle alpha qui ne réciproque pas ce geste, événement alors perçu comme plus stressant.

 

L’utilité de ces observations ?
Elles mettent en lumière à la fois une adaptation physiologique des chimpanzés à une vie autant coopérative que compétitive, et permettent de déceler des effets sociaux qui affectent ces états internes. Ceci donne un meilleur aperçu du fonctionnement cognitif et social. A plus grande échelle, cela permet de mieux protéger cette espèce ainsi que de saisir davantage notre propre évolution.

BIO EXPRESS

Bachelor en psychologie (Genève), master en sciences cognitives en 2020 (UniNe). Marion de Vevey est journaliste scientifique, rédactrice à l’Université de Lausanne, et collabore à différents
médias.

La température du nez baisse en cas de stress : la caméra thermique l’a montré. (Photo Marion de Vevey).
La température du nez baisse en cas de stress : la caméra thermique l’a montré. (Photo Marion de Vevey).

BIO EXPRESS

Bachelor en psychologie (Genève), master en sciences cognitives en 2020 (UniNe). Marion de Vevey est journaliste scientifique, rédactrice à l’Université de Lausanne, et collabore à différents
médias.

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