A l’abri… de rien

Giovanni Sammali

En ces temps si troublés, sait-on encore à quel saint se vouer, à quels espoirs se raccrocher ? Pas même libérée de la pandémie, notre époque épique, abasourdie, le souffle coupé, se retrouve en guerre. Le désarroi grandit avec le traumatisme des images, à longueur de journaux d’informations (et de désinformation).

 

Dans ce contexte dévastant, tout est bon pour se rassurer. A commencer par un égocentrique tour des abris de protection civile. La loi le dit, chaque habitant de ce pays y a sa place. Ouf. Sauf qu’en y regardant de plus près, l’exercice n’est qu’à moitié rassurant.

 

Non parce que ces sous-sols blindés n’offrent pas le wifi, mais parce qu’ils sont réaffectés en dépôts, mués en garage pour d’autres, pas mêmes connectés entre eux. Et surtout parce que personne n’est informé en amont du site où il faudra se rendre. Cela se fera « en temps voulu ». Par courrier post al… ou au porte-voix si ça urge.

 

Mais pourquoi diable ne pas dire en amont aux habitant-e-s vers quel abri se diriger ? Ce serait rassurant. Et si la tragédie survient, que de pagaille et de panique évitées !

 

Mieux vaut se raccrocher à la résistance des populations, aux élans de solidarité, aux cris de colère, à la petite Suisse qui hausse le ton. Et surtout, entendre la voix de jeunes d’ici et du monde qui, au-delà de leur peur et de leur colère, nous disent, malgré tout, leur espoir.

 

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