Le Haut se prête à moult jeux de mots. Qu’en disent les pros du marketing ?
L’utilisation aux fins de marketing d’une localisation dans le Haut n’est pas rare. OsthéHaut, Le Journal du Haut de Blaise Nussbaumer, les Editions d’En Haut à La Tchaux… Le Ô a la cote, parfois pour des marques prestigieuses : pensez au parfum Ô de Lancôme. Voici un petit tour autour du Haut.
Chez Polygone, agence chaux-de-fonnière de publicité et communication, on est mitigé. « Remplacer un mot pas une lettre est intéressant. Mais il faut faire attention à ne pas en abuser (réd : le présent article fait fi du conseil et pour cause !). Trouver le juste équilibre et avoir une cohérence entre le logo, l’identité visuelle et le nom. Par exemple, pour ce qui est de votre titre, il faut aussi penser qu’en anglais par exemple, le nom Le Ô perd tout son sens. »
La remarque est valable aussi pour des slogans : le « Montre-moi… » qu’utilise la Métropole horlogère peut « passer » en anglais décliné en « Watch me », mais pas dans d’autres langues.
Le Ô n’ayant pas peur de la critique, voici le regard d’un spécialiste peu convaincu… voire pas du tout ! « Je ne comprends pas le circonflexe asymétrique, au-dessus d’un rond à demi-rempli. Ce petit chapeau est typographique, mais pas le « o » qui est dessous. Et puis on ne voit pas assez « Le » de Le Ô… Bref je ne comprends pas l’idée. » A ses yeux, notre Ô ne serait donc qu’une horrible « chôse »…
Du coup, voici l’explication du concept par les personnes qui l’ont conçu avec Anthony Picard, l’éditeur du journal que vous lisez en ce moment. « Notre objectif était d’avoir quelque chose de court. Facile à retenir, facile à actualiser. Et fort graphiquement, au premier coup d’œil, pour rester dans la tête des gens. On a voulu un nom du journal qui touche tout le monde, des Brenets à La Chaux-de-Fonds. Le rond du Ô se veut ainsi chaleureux, ouvert, éclaire l’une des graphistes « coupables ». Le circonflexe est fort de symboles : les Montagnes neuchâteloises. Leurs sapins… »
Et bien sûr le style sapin, qui a marqué l’Art nouveau à la Chaux-de-Fonds, ainsi que l’a souligné Le Matin, sous la plume de Vincent Donzé, dans la « Tribune du Haut » du 11 mars, intitulée « Mon bô sapin, roi des forêts » : « Le circonflexe sied bien graphiquement à La Chaux-de-Fonds, même si c’est Neuchâtel qui le porte. »
Et justement à l’égard des voisins du Bas, il faut le dire Ô et fort : ces clins d’œil géographiques sont lancés pour réunir l’ensemble du canton. Faire référence à une différence d’altitude ou une spécificité territoriale, est légitime : cela participe de l’identité de ses habitant-e-s. Les Montagnes et le Haut, comme le Bas et le lac, sont des marqueurs de toutes les Neuchâteloises et de tous les Neuchâtelois. Qu’ils soient du Haut ou du Bas. Vive la République.