« Insatiable croqueur d’images ». C’est le titre de l’exposition en cours à la Bibliothéque de la ville (jusqu’au 21 mai). Il colle parfaitement à Jean Cornu (1915-2009), Chaux-de-Fonnier qui a beaucoup vécu à Paris mais qui lâchait régulièrement son atelier de Montparnasse pour retrouver les paysages et les lumières du Jura.
Une bipolarité qu’il expliquait ainsi : il devait retourner à Paris pour peindre le Jura, parce qu’il lui en restait alors l’essentiel. Mais l’éphémère constituait son quotidien, comme en témoignent ses innombrables carnets qu’il sortait partout et à toute heure pour croquer l’instant, en balade, au restaurant, en voyage, au spectacle.
C’est ce foisonnement que raconte l’exposition, montée par la BV et l’Association Jean et Janine Cornu (son épouse). Cheville ouvrière de l’association, la nièce du peintre, Florence Cornu s’attache à faire vivre l’œuvre de son oncle. Elle propose une visite commentée ce samedi 14 mai à 10 h 30.
Encouragé tout jeune par Goerges Dessoulavy, Jean Cornu passe par le graphisme à Zurich, avant d’aller « faire ses humanités » à Florence. Avec ce bagage, il se lance. Mais dans les années 30-40, sa ville de La Chaux-de-Fonds présente une forme de sectarisme pour le non figuratif. Jean Cornu ne pourra jamais s’y faire. A Paris, il se sent libre.
Découvrir ses dessins, croquis, pubs, décors de théâtre et « loufoqueries » (pour s’amuser, le soir), sans oublier la gravure, illustre bien son côté hyperactif : «Pour moi, disait-il, c’est comme les cacahuètes, quand on commence… »