La ville de La Chaux-de-Fonds va verser la dernière tranche d’intérêts le 13 juin 2022. Au total, les 50 millions empruntés en 2007 auront coûté 41 millions d’intérêts à la ville.
« La fin d’un chapitre douloureux pour la ville de La Chaux-de-Fonds », c’est ainsi que Jean-Daniel Jeanneret a ouvert ce mardi 24 mai la conférence de presse intitulée Emprunts structurés ou dits toxiques. Dans un souci de transparence, la ville tire aujourd’hui le bilan de l’emprunt de 50 millions, contracté en 2007 par Laurent Kurth. Un scénario catastrophe pour La Métropole horlogère qui aura fait couler beaucoup d’encre.
Revenons en 2007. La Chaux-de-Fonds traverse une situation financière difficile. Elle contracte alors deux emprunts dits « structurés » à la banque allemande DEPFA – un de 20 millions et un de 30. Les taux d’intérêts proposés sont intéressants, mais calés sur le cours de l’euro. Sauf que celui chute… et les taux d’intérêt de l’emprunt de 20 millions explosent ! Le 13 juin 2022, la dernière tranche d’intérêts de 4.2 millions (20.78%) sera versée par la ville pour cet emprunt qui lui aura couté plus de 32,6 millions d’intérêts depuis 2007. Quant à celui de 30 millions, la ville avait payé, en mars de cette année, une indemnité de sortie de 3.8 millions. Au total, les 50 millions empruntés auront coûté… 41 millions d’intérêts.
« L’épée de Damoclès est rangée dans son fourreau »
L’emprunt de 30 million reste, selon le conseiller communal en charge du dicastère de l’économie et des finances, « une bonne affaire ». Le second est plus difficile à avaler et soulève un certain nombre de questions. À noter que La Chaux-de-Fonds est la seule ville de Suisse à avoir accepté ces emprunts. « Une erreur de jugement a été faite à l’époque. Le conseil communal actuellement en charge n’est pas responsable de cela. Nous ne souhaitons pas apporter de jugement ni revisiter l’histoire. » A l’heure du bilan, des enseignements doivent néanmoins être tirés : « Les collectivités publiques n’ont pas connaissance de toutes les données et tendances que possèdent les banques, et ne doivent pas jouer avec les marchés financiers… Elle n’a pas les moyens de jouer. Ce n’est pas non plus le rôle d’une administration de prendre des risques avec les finances publiques ; même si ceux-ci semblent mesurés. C’est pourtant ce qui a été fait.»
La Chaux-de-Fonds tournée vers l’avenir.
« Il est aujourd’hui exclu de contracter des emprunts de ce type-là ! Le conseil communal adoptera une politique plus raisonnable en matière d’emprunts. » lâche le grand argentier chaux-de-fonnier. Les comptes de la Ville – avec un déficit prévu – seront, eux, annoncés la semaine prochaine.