Montée des eaux et migration : Loïc Brüning étudie les impacts sociaux au Sénégal.
Depuis cinq ans, le géographe jurassien Loïc Brüning se rend au Nord du Sénégal pour étudier les conséquences de la montée des eaux sur les locaux. La migration fait partie des stratégies d’adaptation.
Pourquoi cet intérêt ?
Tout ce que j’ai observé à Gandiol correspond à ce que l’on prévoit à terme dans d’autres parties du monde : c’est un laboratoire à ciel ouvert pour étudier et anticiper les effets sociaux et environnementaux de l’érosion côtière et de l’avancée de la mer sur les populations.
Les conséquences ?
Les habitations et infrastructures communautaires sont régulièrement submergées. Mais le plus grave est la salinisation des nappes phréatiques et des sols qui a réduit les possibilités de maraîchage et diminué le cheptel à cause du manque d’eau douce. L’économie étant touchée, la migration semble avoir augmenté : plus d’un tiers des hommes sont partis travailler ailleurs pour subvenir aux besoins de leurs familles.
En quoi la migration fait partie des stratégies d’adaptation ?
L’argent envoyé par les migrants permet de diversifier les revenus pour les familles restées sur place, qui ont modifié les techniques de culture, effectué des forages plus profonds pour accéder à l’eau douce… Parallèlement, les initiatives citoyennes pour lutter contre l’érosion des côtes, en reboisant par exemple les rives, se sont multipliées.