L’école de la République et la patte de Numa Droz

Frédérique Steiger

Histoire de l’école à La Chaux-de-Fonds (IV)

Les héros de la Révolution du 1er mars 1848 se sont mis immédiatement au travail et une nouvelle constitution fut acceptée par le peuple le 30 avril déjà. Elle proclamait entre autres que « Tout citoyen doit donner à ses enfants et pupilles le degré d’instruction fixé par les écoles primaires publiques ».

Après cette déclaration de principe, une première loi scolaire instaura en 1850 l’école obligatoire. L’école devint gratuite pour les enfants de sept à seize ans (quatorze ans à la campagne) et tout mauvais traitement envers les élèves fut désormais interdit.

Alors qu’avant 1848 c’était la Vénérable Classe des Pasteurs qui examinait les capacités des futurs enseignants, la nouvelle loi obligea ces derniers à obtenir un brevet. Leur salaire fut aussi amélioré, même si les instituteurs gagnaient presque deux fois plus que les institutrices. S’il fallait un brevet pour enseigner, il n’existait encore aucune formation pour s’y préparer !

L’école obligatoire créa bien sûr de nouveaux besoins. En 1852, 300 enfants restaient sans instruction faute de place et, six ans plus tard, ils étaient 800… Alors, en 1860, on inaugura le Collège primaire pour les accueillir tous. En 1972, bourré d’explosifs, il refusera de s’effondrer et devra être démoli à la pioche !

En 1872, le conseiller d’Etat Numa Droz, inspiré par la Commune de Paris qui en inventa le concept, élabora une loi sur la laïcité de l’Etat. L’école devint donc elle aussi laïque et les églises eurent trois mois pour mettre sur pied un programme d’instruction religieuse facultative. Passé ce délai, les instituteurs-trices ne furent plus autorisé-e-s à enseigner la religion.

Le statut de l’école primaire à peine réglé, il fallut se préoccuper de l’instruction secondaire, encore presque inexistante.

(A suivre)

Le « Collège primaire », remplacé par le Centre scolaire Numa-Droz. En 1972, bourré d’explosifs, il refusa de s’effondrer devant une foule de spectateurs hilares.
Le « Collège primaire », remplacé par le Centre scolaire Numa-Droz. En 1972, bourré d’explosifs, il refusa de s’effondrer devant une foule de spectateurs hilares.

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