45 ans après, l’élève rejoint son institutrice au front !

Giovanni Sammali

Retraite des femmes : après les « non » records du Haut, Le Ô vous sert une jolie histoire.

« Et comment que je m’en souviens. On l’avait vue au téléjournal quand elle avait gagné son recours. J’étais tellement fière ! ». Dunia Miralles parle de Suzanne Loup. En marge du « non » record des femmes chaux-de-fonnières au relèvement de l’âge de la retraite des femmes, Le Ô vous sert ce joli clin d’œil de l’histoire. Il y a 45 ans, celle qui est aujourd’hui écrivaine et chroniqueuse à l’occasion dans nos colonnes avait comme institutrice Suzanne Loup. C’est elle qui avait recouru contre le Conseil d’Etat et sa grille salariale payant plus les instituteurs que leurs collègues femmes. L’arrêt « Loup » du TF lui donna raison, taxant l’inégalité salariale d’anticonstitutionnelle. Un jalon majeur dans la lutte pour l’égalité.

Aujourd’hui, si toutes deux se disent fières du non à 70,78 %  de La Chaux-de-Fonds (il a atteint 78,89% aux Planchettes), elles sont en colère du oui national même étriqué (50,6 %).

« Je ne suis pas militante, mais je suis fière de voir comment ce bout de Montagne continue à se battre, confirmant sa réputation de force de combat. Ce sont de tels résultats qui me font plus encore aimer vivre à La Chaux-de-Fonds », lance Dunia Miralles.

Jointe en France par téléphone, Suzanne Loup applaudit ces propos. « J’abonde dans son sens. Les bras m’en sont tombés quand j’ai vu le résultat, même si je n’étais pas sur le front cette fois. »

L’instit’ et l’élève se retrouvent au front appelant à poursuivre le combat égalitaire (encadré ci-dessous).

A préciser : ce n’est pas de Suzanne Loup que parlait Dunia Miralles dans son porte-plume au vitriol du 12 août évoquant son traumatisme scolaire. Un cri après lequel Suzanne Loup avait écrit une lettre à son ancienne élève.

 

 

« Egalité salariale tout de suite ou on arrête la machine ! »

« Hormis certaines privilégiées sans souci financier et les quelques-unes qui suivent encore benoitement l’avis de leur mari ou de leur parti, je pense que nombre de femmes ont dit oui pour obtenir enfin l’égalité salariale avec les hommes. Pour de bon et partout ! », analyse Dunia Miralles.

Son espoir ? « Que les politiques et le monde économique comprennent que les femmes attendent un retour immédiat sur les salaires. Au Conseil fédéral d’agir et d’y veiller ». Et l’écrivaine de se faire combattante : « Nous avons un pouvoir certain. Si on se fâche, si les travailleuses ne vont plus au boulot, si les mamans ne gardent plus les enfants… On peut arrêter la machine », tonne-t-elle. En diffusant la déclaration « Nous poursuivons le combat »

Au bout du fil, Suzanne Loup applaudit : « Dunia a raison. L’égalité, c’est maintenant. Définitivement ».

 

 

Rue Suzanne Loup ? Dans cette article, vous découvrirez que le nom de cette pionnière figure parmi les propositions de noms de rue reçues après notre dossier toponymie.

Suzanne Loup et Dunia Miralles.
Suzanne Loup et Dunia Miralles.

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