Covid-climat-incendies-Poutine-gaz-inflation-bombe atomique-bougies-primes maladie… Stop, ras-la-patate, overdose, burn-out, comme on dit en français d’aujourd’hui… Vite, la récré !
Quarante ans d’enseignement m’ont appris une chose : dans une leçon de 45 minutes, il faut avoir fini son cours à la quarantième. Parce que les cinq dernières ne sont occupées que par l’attente de la sonnerie imminente. Et de la récré. La récré ! Ces quinze minutes pour oublier la démonstration obscure de math ou l’équation énigmatique de chimie. Quinze minutes pour se rafraîchir l’esprit et y faire de la place pour la grammaire allemande qui suit inexorablement.
Rêvons donc. Et si la Terre entière – c’est-à-dire chacun de nous – décrétait, comme à l’école, une pause ? 15 minutes, 15 heures, 15 jours, 15 mois… Rêvons avec les poètes :
Fuir ! là-bas fuir ! (Mallarmé),
Quand tu aimes il faut partir…(Cendrars),
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai… (Hugo).
Partir. Partir pour une grande récréation, entendez : une grande re-création. Comme au cours de mes mois en cargo : ni internet, ni portable, ni télé, ni radio… rien. Rien que l’horizon infini et les soufflets du vent. L’esprit se libère, se régénère, se prépare au retour.
Car, bien sûr, même en rêve, retour il y a. Et au retour gageons que le monde n’aura guère changé. Mais notre regard, oui. Alors, qui sait ? le fatalisme ambiant et si pesant aura peut-être subi quelques allégements, une ou deux fissures d’optimisme seront apparues, et avec elles, quelques brins de gaîté…
Covid-climat-incendies-Poutine-
gaz-bombe atomique-bougies-inflation-primes maladie…
Vite, d’urgence, la récré !
Dernières publications:
Aubes obscures au Pont Julien, Ed. Mon Village, 2022
Une Enfance à Shanghai, Ed. Sur le haut, 2020