La fin de la trilogie de François Cattin chante le périple de migrantes perdues en mer.
Barca Nostra. Un opéra de chambre, un navire, une réalité cruelle : celle de la migration, souvent forcée, vers la « forteresse Europe ». Le dernier volet de la trilogie signée par François Cattin s’inscrit dans la lignée du concert T(AIR)E et de l’installation M(ÈRE)E. « Tous traitent du courage de partir, du voyage et d’une obligation de désobéir pour survivre », précise le compositeur.
« Le spectacle raconte un événement troublant, et qui malheureusement se reproduit sans cesse. » Qui s’en souvient ? Le 29 juin 2019, le SeaWatch débarque 42 migrants récupérés en mer à Lampedusa (I). La capitaine Carola Rackete y est accueillie par des policiers. Elle est même raillée par le ministre de l’intérieur italien qui lui avait interdit ce sauvetage.
A la veille de la première de Barca Nostra, l’histoire s’est répétée : vendredi 11 novembre, 234 migrants ont débarqué d’un bateau humanitaire à Toulon, après un affrontement diplomatique entre Rome et Paris.
« Le sujet reste hélas brûlant d’actualité. Depuis que nous avons commencé les répétitions, plus de 2’000 personnes sont mortes dans la méditerranée… », souligne François Cattin. Dont le spectacle invite à la réflexion, « à travers une discussion entre ce que nous choisissons de faire ou pas, sans jugement. »
La traversée se fait en musique avec Calliope, l’ensemble vocal féminin du Conservatoire de musique neuchâtelois, qui fête ses 30 ans. « J’ai écrit la pièce pour elles, ouvrant ainsi une réflexion supplémentaire sur la place des femmes, leur manière de s’approprier l’espace partagé », conclut François Cattin.
Précision : la barque Barca Nostra est déjà pleine. Les cinq représentations affichent complet. Mais il y aura une liste d’attente aux caisses, une demi-heure avant le début du spectacle.
Les 22-23-25-26 nov. à 20 h 30, le dimanche 27 nov. à 17 h 30, Temple Allemand.