Jean-Jacques Charrère n’est plus: Adieu, capitaine DuVallon !

Giovanni Sammali

Après Claire-Lise Droz, c’est JJC qui s’en est allé en ce début d’année. Dans La Suisse, L’Impartial, le Journal de Genève ou Le Temps, ses initiales ont ponctué tant d’articles, sur La Chaux-de-Fonds, le canton et son Val-de-Travers… Dans le Courrier neuchâtelois, Jean-Jacques Charrère signait du pseudonyme DuVallon, comme l’abstinthe du même nom qu’il a toujours produite, perpétuant avec jubilation et maestria la tradition familiale. Avec une aïeule comme La Malotte, figure légendaire de la bleue clandestine, et sa maman Marta, elle aussi plusieurs fois pincée par la Régie fédérale des alcools, mais qui reprenait aussi sec la distillation – « Il faut bien payer l’amende… » – il avait de qui tenir.

Avoir eu comme confrère ce grand journaliste, aussi fin limier que fine plume, a été une chance. Un bonheur de joies partagées, au fil des affaires, des dossiers et des bons tuyaux échangés sans retenue : c’est la passion de l’info et de l’enquête qui l’animait, au contraire de paparazzi de pacotille, en quête de dérisoires glorioles personnelles.

Cet écorché s’était retiré sur les canaux français, seul maître à bord de sa péniche. Il revenait bien sûr par ici, pour son absinthe, et pour y retrouver son épouse Nathalie Jaquet, ancienne journaliste, et leur fille Ella, dessinatrice précoce qui a signé toutes les étiquettes de l’abstinthe DuVallon, bien partie pour suivre les pas de ses parents.

Continuant de vivre sa région à distance, il restait agacé par les certitudes des dirigeants et décideurs. JJC, un temps conseiller général du groupement Forum à Fleurier, sera resté rebelle jusqu’au bout, capacité d’indignation intacte : il nous avait adressé il y a peu un coup de griffe au sujet de l’agrandissement de Vadec. Avec l’autorisation de son épouse, nous publions ce vendredi 20 janvier à titre d’hommage ce dernier papier, auquel il avait ajouté cette note de fin: « Ancien journaliste à l’Impartial, logé rue des Sagnes 18, près de… Cridor (Vadec) en 1976 ».

Nos pensées vont à Nathalie et à Ella, et à toutes les personnes qui ont eu plaisir à côtoyer ce personnage. Je lève à sa mémoire un verre de bleue, troublée par l’émotion.
Adieu, capitaine DuVallon.

Photos mises à disposition par son épouse Nathalie Jaquet et sa fille Ella

 

Jean-Jacques Charrère en pleine distillation.

 

Depuis plusieurs années, JJC vivait retiré sur une péniche.

Quel Bonheur !

La Métropole horlogère, « capitale de la microtechnique », va devenir le grand incinérateur du canton et d’une partie du Jura. On annonce une prouesse technique : Cridor lavera encore plus blanc que blanc. C’est tout juste si l’on distinguera une fumerole à la dioxine au haut de l’imposante cheminée.

Du coup, on rasera son inélégante cousine de Cottendard, à Colombier, qui fait tache sur les riants coteaux vignerons du Bas du canton. Et puis la nouvelle usine mahousse permettra de chauffer à distance des milliers de logements supplémentaires.

C’est qu’il fait froid là-haut. Six mois d’impôts, six moins d’hiver. C’est bien connu. Alors, que les Meuqueux se réjouissent: le Bas, les Vallées et une partie du Jura leur font un cadeau.

Pas de Tribunal cantonal refusé en votation pour eux, mais une belle et grosse cheminée toute neuve. Elle est pas belle la vie ?

Il y aura bien quelques grognons qui vont dire que construire une usine d’incinération dans une ville de 36’699 habitants n’est peut-être pas la meilleure image pour faire la démonstration de la qualité de vie à mille mètres d’altitude.

D’autres se demanderont comment afflueront tous les jours les tonnes de déchets à La Chaux-de-Fonds. Ca risque de bouchonner sec et gazeux dans le tunnel de la Vue-des-Alpes et aux entrées est de la ville. Car, sauf erreur, il n’y a pas de ligne de chemin de fer pour alimenter la nouvelle Vadec avec la récolte de toutes les ordures du canton. En plus de celles des déchetteries. Contrairement à Cottendart qui a une jonction avec le réseau ferré des CFF.

Enfin, dernière question: est-il judicieux de transporter les deux-tiers des volumes à incinérer dans le Haut, qui ne produit qu’un tiers de cette masse à éliminer ?

On pourrait attendre des Verts qu’ils se posent publiquement les mêmes questions. Mais ils sont trop occupés à œuvrer pour recouvrir nos montagnes de moulins à vent. Des éoliennes au rendement misérable qui ne tournent – au figuré – que grâce aux subventions fédérales. En trente ans, ces installations seront largement amorties.

La nature aura perdu la partie. Les promoteurs beaucoup gagné. Et comme il faut entre 600 et 900 éoliennes pour remplacer Mühleberg leur avenir s’annonce souriant.

Mais cela ne me regarde pas.

Jean-Jacques Charrère

Quel Bonheur !

La Métropole horlogère, « capitale de la microtechnique », va devenir le grand incinérateur du canton et d’une partie du Jura. On annonce une prouesse technique : Cridor lavera encore plus blanc que blanc. C’est tout juste si l’on distinguera une fumerole à la dioxine au haut de l’imposante cheminée.

Du coup, on rasera son inélégante cousine de Cottendard, à Colombier, qui fait tache sur les riants coteaux vignerons du Bas du canton. Et puis la nouvelle usine mahousse permettra de chauffer à distance des milliers de logements supplémentaires.

C’est qu’il fait froid là-haut. Six mois d’impôts, six moins d’hiver. C’est bien connu. Alors, que les Meuqueux se réjouissent: le Bas, les Vallées et une partie du Jura leur font un cadeau.

Pas de Tribunal cantonal refusé en votation pour eux, mais une belle et grosse cheminée toute neuve. Elle est pas belle la vie ?

Il y aura bien quelques grognons qui vont dire que construire une usine d’incinération dans une ville de 36’699 habitants n’est peut-être pas la meilleure image pour faire la démonstration de la qualité de vie à mille mètres d’altitude.

D’autres se demanderont comment afflueront tous les jours les tonnes de déchets à La Chaux-de-Fonds. Ca risque de bouchonner sec et gazeux dans le tunnel de la Vue-des-Alpes et aux entrées est de la ville. Car, sauf erreur, il n’y a pas de ligne de chemin de fer pour alimenter la nouvelle Vadec avec la récolte de toutes les ordures du canton. En plus de celles des déchetteries. Contrairement à Cottendart qui a une jonction avec le réseau ferré des CFF.

Enfin, dernière question: est-il judicieux de transporter les deux-tiers des volumes à incinérer dans le Haut, qui ne produit qu’un tiers de cette masse à éliminer ?

On pourrait attendre des Verts qu’ils se posent publiquement les mêmes questions. Mais ils sont trop occupés à œuvrer pour recouvrir nos montagnes de moulins à vent. Des éoliennes au rendement misérable qui ne tournent – au figuré – que grâce aux subventions fédérales. En trente ans, ces installations seront largement amorties.

La nature aura perdu la partie. Les promoteurs beaucoup gagné. Et comme il faut entre 600 et 900 éoliennes pour remplacer Mühleberg leur avenir s’annonce souriant.

Mais cela ne me regarde pas.

Jean-Jacques Charrère

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