Biologiste de l’UniNE, Patrick Fallet a reçu à Zurich le prix du Forum suisse pour la recherche agricole internationale (SFIAR).
Le biologiste Patrick Fallet met au point une méthode de lutte durable contre un ravageur du maïs particulièrement dévastateur en Afrique. Son travail de doctorat, testé avec succès au Rwanda, vient d’être récompensé à Zurich par le PhD Award du Forum suisse pour la recherche agricole internationale (SFIAR).
– Sur quoi porte votre projet ?
– Il s’agit de lutter contre la chenille légionnaire d’automne, Spodoptera frugiperda, un insecte originaire des Amériques et arrivé en Afrique en 2016 où il fait des ravages dans les cultures, particulièrement dans celles du maïs. Pour le contrôler, au lieu de pesticides chimiques, nous utilisons des nématodes entomopathogènes (EPN), de minuscules vers ronds naturellement présents dans le sol.
– Comment procédez-vous ?
– L’objectif est d’appliquer des EPN sous forme de gel dans le centre ou la tige des plants de maïs, là où se trouvent généralement les chenilles ravageuses visées. Le gel fournit l’humidité nécessaire aux nématodes, tout en les empêchant de s’échapper de la plante. Une fois que les chenilles entrent en contact avec le gel ou s’en nourrissent, les nématodes peuvent les infester et les tuer.
– Où avez-vous testé la méthode ?
– J’ai effectué mes premières recherches en 2018 dans le hotspot de la chenille légionnaire au Rwanda, où le maïs est cultivé toute l’année. Le fait que les organismes de lutte biologique puissent être produits localement par des agriculteurs ayant reçu une formation appropriée rend le projet particulièrement prometteur.
En savoir plus : www.sfiar.ch/award
Bio express
Après un bachelor en management des ressources naturelles à l’Hepia (GE) sur la gestion de l’omble chevalier dans le Léman, Patrick Fallet s’est consacré aux interactions entre plantes et insectes. Ses recherches à l’UniNE sur le maïs sont soutenues par le Centre for Agriculture and Bioscience International (CABI) et le Rwanda Agriculture and Animal Resources Development Board (RAB).