Hernie fiscale

Vincent Kohler

J’ai essayé de payer mes impôts avec le sourire mais ils préfèrent avec de l’argent. J’ai beau leur expliquer, mais c’est une manière de voir plus pragmatique. C’est chaque fois la même chose, on ne change pas une équipe qui gagne. En cette période de disette où seuls les Porsche Cayenne passent l’hiver sans broncher….nous, les autres, les sans grades aux vieilles caisses en dégât total, les détenteurs de leasing, les joyeux propriétaires dont la maison que nous sommes si fiers de posséder, n’appartient à personne d’autre qu’à la banque, devons passer dans la grande essoreuse à 1200 tours/minute. Sur le principe, payer des impôts, c’est normal, je dirais même plus : c’est capital. Finalement, ce sont nos impôts qui nous permettent d’avoir un système de santé, pas en très bonne santé mais un système de santé quand même. C’est grâce à eux qu’on a des écoles qui ferment des classes, des profs en malformation continue, une police de proximité qui engrange la sécurité, mais pas celle de l’emploi, et des gens aux sociaux mais heureux. Que demande le peuple ?

Tant qu’à en payer, j’aimerais bien choisir à quoi ils vont servir… plutôt qu’à la police et à la sécurité, je préférerais l’injecter dans l’éducation et la santé ou dans l’installation d’un frigo à la place de la gare afin que les bières restent fraiches.

Les impôts c’est bien, c’est très bien mais c’est fou ce que c’est cher. C’est chez nous qu’ils sont les plus chers, comme les primes maladies. Comme quoi, on arrive très bien à se démarquer.
Fiscalement, Genève est plutôt à défendre la classe moyenne inférieure (la plus nombreuse, celle qui rapporte mais qu’il faut préserver pour ne pas la faire fuir). Dans le canton de Neuchâtel, on a plutôt tendance à défendre davantage les grosses fortunes pour qu’elles ne partent pas, les classes moyennes, elles, regardent du coin de l’œil, l’ours voisin qui n’hésite pas à leur faire visiter sa tanière. Et gentiment, les gens s’en vont.

Comme me dit souvent mon voisin de palier : « A la Tchaux, on n’a même plus les moyens d’avoir de la neige ! » Alors, à l’aube du printemps, le citoyen est misérable parce qu’il paie au-delà de ses moyens, et l’est encore plus par l’usage que l’on fait de ce qu’il paie.

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De ma fenêtre, je regarde les canards qui défilent sur le canal. Ils laissent un sillage qui se dilue dans les herbes immergées de