Crues dévastatrices et accident mortel

Jean-Pierre Molliet

Si le barrage du Châtelot m’était conté… (XIIIe)

Alors que l’on en était encore à la période initiale de mise en place – on vit en 1950 ne l’oublions pas – novembre a été un mois placé sous le signe de la contrariété, des tracas et des soucis pour utiliser des euphémismes.

Des pluies diluviennes ont provoqué la montée du Doubs, le lac des Brenets se trouvant 3,16 mètres au-dessus de sa cote normale.

Il a fallu dans l’urgence transporter par camions des ouvriers sur territoire français via Les Brenets et les Pissoux pour sauver des machines, des wagonnets, tracteurs et toutes sortes d’outillages que la rivière s’apprêtait à emporter sur la rive de nos voisins.

Première réalisation franco-suisse terminée, le pont qui relie les deux bords ne résiste pas à la crue. C’est d’abord l’armature française qui est entraînée par les flots. Quelques heures plus tard. c’est au tour de la portion helvétique d’être charriée par le courant. Cela se traduit par une perte de temps, d’énergie et d’argent.

Autre événement plus dramatique encore qu’ont eu à subir les responsables : la mort d’un ouvrier dans l’exercice de son activité professionnelle. Dans la nuit du 14 au 15 novembre, Otto Truffer, un jeune Valaisan de 18 ans a perdu la vie. Alors qu’il était occupé avec l’équipe de nuit à préparer le percement du rocher qui servira de tunnel au futur chemin public qui mènera au Châtelot, un bloc de pierre s’est subitement détaché et a écrasé le malheureux jeune homme. Qui est décédé une demi-heure après l’accident. Les premiers éléments de l’enquête ont conclu que les conditions météorologiques exceptionnelles pouvaient être un élément à l’origine du drame.

L’armature française du pont (à droite) a été arrachée par les flots. La partie suisse (à gauche) résistera, mais quelques heures de plus seulement. Elle sera aussi entraînée par les eaux.
L’armature française du pont (à droite) a été arrachée par les flots. La partie suisse (à gauche) résistera, mais quelques heures de plus seulement. Elle sera aussi entraînée par les eaux.

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