« Quand le train est là, il faut le prendre »

Giovanni Sammali

Différence de niveau, budget à doubler, marché suisse épuisé : que de défis en cas de promotion. Mais Louis Matte et ses gars vont jouer le coup à fond

Dit avec l’accent québecois, le message passe encore mieux : « Quand le train est là, il faut le prendre », assène Louis Matte. Au bout de sa première saison aux Mélèzes, ne lui faites pas dire qu’il l’a réussie. « On parlera bilan à la fin du dernier match », coupe le coach du HCC. Il va jouer le coup à fond, parce qu’en sport, même si les dirigeants tablent sur une promotion en 2025 pour l’arrivée espérée de la nouvelle patinoire, « tu peux pas programmer ce genre de chose ». Si la promotion est au bout de la série contre Ajoie entamée hier soir, les défis seront à la taille de l’exploit réalisé…

Louis Matte ne le sait que trop  bien. « On arrivera tard sur le marché des transferts, avec un budget qui sera loin de celui des grosses équipes de National League, et côté Suisses, il ne restera que des joueurs mécontents de leur club ou du rôle qui leur est dévolu. Il faudra faire les bonnes emplettes au meilleur prix », lance l’entraîneur. Pour les joueurs étrangers aussi, il faudra avoir la main heureuse. « C’est le job de Loïc ».

Dans tous les cas, le saut au niveau supérieur est ardu. « La différence de niveau est énorme, martèle Louis Matte. En qualité et rythme de jeu, physiquement. Le fossé est aussi en nombre de matches : il y en a 52 à gérer… » L’entraîneur a bien sûr à son actif sa longue expérience avec Ge/Servette, aux côtés de Chris Mc Sorley, « mais le budget et l’effectif ne seront pas les mêmes », note-t-il. Son HCC offre une base solide, certes. « Mais tout est à solidifier ».

A commencer par l’effectif, même si comme s’en réjouit Loïc Burkhalter, le groupe est d’une unité rare. « Chacun accepte et assume à fond son rôle, et avec des éléments-clés comme des Achermann, Anderson et autres, et ce Olden, un gars si joueur que je voulais tellement avoir chez nous, on a déjà des points d’ancrage ». Reste qu’en cas de promotion, le directeur sportif n’aura pas de répit. « Je l’ai dit au début de la finale contre Olten : j’étais soit à une semaine des vacances, soit à trois de la National League ! ». Sur quel budget minimal devrait pouvoir compter le recruteur de choc des Abeilles ? « En tous cas il n’y a pas de limite maximum (rires). Zurich, Berne ou Zoug doivent tous dépasser les 20 millions de francs… On dit 15 millions pour viser les play-off. Mais je ne veux pas parler de ça maintenant. On verra le moment venu, cas échéant. Il faudra voir les moyens à disposition, et puis la liste de prix des joueurs suisses encore sur le marché. Les étrangers, ce n’est pas ce qui m’inquiète ». Et l’ancien joueur de LNA et international d’illustrer le fossé entre National et Swiss League : « La 4e ligne de Zurich comporte à elle seule deux internationaux suisses… ». Au sein du club, la secrétaire générale Megan Leuenberger verrait aussi son job prendre une autre dimension. Elle se refuse au pronostic : « Advienne que pourra ! J’ai du plaisir à travailler en Swiss League. La National League, c’est un autre projet, avec d’autres défis… J’y aurais du plaisir aussi ».

Megan, le staff et les fans seront fixés au plus tôt le jeudi 6 avril. Ensuite la réponse pourra tomber les 8, 11 et 13 avril, dès que l’une des deux équipes aura remporté la 4e des victoires nécessaires.

#Espritgagnantestulà ?

 

 

Conseil d’administration en ébullition

« On parlait du titre pour 2025. Là, la promotion est à portée de nous ! Alors, oui, ça chauffe. Mais on garde notre sang-froid !», lance Olivier Calame, président du Conseil d’administration du HCC. Rien ne filtre des nombreuses discussions en cours, encore moins des montants. « Ils dépendent aussi de ce que les sponsors souhaitent : plutôt l’hospitalité à la patinoire ou la visibilité ? Les deux ? C’est à Marc Aubert, qui nous a déjà apporté de nouveaux sponsors, de jouer ».

« Si l’équipe va au bout, on assumera », se réjouit le président. Le budget annoncé dans la candidature (acceptée) à la National League, de 10 millions de francs, est « réaliste au vu de l’environnement économique. Ajoie était parti à 8 millions, avant d’augmenter son budget peu à peu ».Quid du naming de la future patinoire ? « Il est en mains de la ville ». Le conseiller communal Thierry Brechbuhler précise que les discussions avancent. « La réflexion va bien au-delà d’obtenir un million chez un partenaire historique du HCC ! Un partenariat public-privé pourrait se profiler. On veut éviter, déontologie oblige, de tomber dans une GazProm Arena ou de cannibaliser le sponsoring du club ».

La Ville va-t-elle augmenter sa subvention annuelle de 50’000.- ? Rien n’a pour l’heure été discuté. « Le Conseil communal est conscient de la visibilité accrue qu’une promotion apporte à la région ».  

« Le plus beau soutien que j’espère dégager, c’est l’adoption cet été d’un crédit ambitieux (ndlr : de l’ordre de 30 mios), comme le Conseil général nous l’a demandé, pour la nouvelle patinoire. Il permettra de soigner l’attractivité aussi en dehors des matches, pour pérenniser la dynamique autour du club, qui a comme effet fantastique de réunir toutes les franges de la population ».

Prémonitoire, notre photo à la veille de la saison ! L’esprit gagnant était déjà présent. Jusqu’à la promotion ? (Photo : gs)
Prémonitoire, notre photo à la veille de la saison ! L’esprit gagnant était déjà présent. Jusqu’à la promotion ? (Photo : gs)

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