Si Morgarten m’était conté…

Robert Nussbaum

Test en voiture pour contourner le Grand-Pont fermé. C’est « moins pire » que prévu…

« Regarde la file de voitures sur Morgarten. Sur cette rue actuellement charnière t’as tout : le train, les feux, les bus… C’est pour ça que je fais le détour par les Eplatures ! »

Pierino est un automobiliste pendulaire La Chaux-de-Fonds – Neuchâtel comme il y en a d’autres. Sa particularité peut-être, c’est qu’il habite à la rue Jardinière, presque à la hauteur du Grand-Pont, qu’il empruntait tous les jours pour aller bosser au chef-lieu. Comment fait-il depuis sa fermeture pour cause de démolition-reconstruction ? Une fin d’après-midi de mi-mai, on a fait le tour de ses quelques trucs pour éviter de perdre trop de temps.

On commence à l’envers vers 17h15.  Depuis les Eplatures et le pont de la Combe-à-l’Ours, le trafic est presque fluide, étonnamment. On passe cependant devant le radar du stand de tir sans souci, parce que ça roule soudain au pas.  Nous prenons Morgarten à la descente. Pierino remarque : « L’autre jour en rentrant, j’ai passé 20 minutes rien que pour atteindre l’avenue. » Pourtant il essaie d’éviter le nouveau feu sur la rue des Crêtets par un raccourci par la rue d’en dessous. Ce passage de Morgarten, c’est là où le bât blesse à l’ouest de la cicatrice du Grand-Pont.  « Quand je peux, je m’arrange pour partir de Neuchâtel vers 16h-16h15 pour éviter les bouchons dans les tunnels, mais je mets facilement 45 minutes pour arriver à la maison, au lieu de vingt-cinq. Le matin ça va parce que je pars avant 6h, aussi pour éviter le trafic ».

Lors de notre essai on se prend évidemment le passage du train, les feux sur la rue des Crêtets et leurs cousins en bas sur l’avenue, sans compter la pluie et quelques bus coincés bien malgré eux. Mais l’attente n’est pas trop longue. « Ce n’est pas le bon jour », plaisante notre conducteur, déçu de nous avoir survendu des problèmes.  Nous en profitons pour descendre le Pod. Vers Métropole Centre, Pierino lorgne vers la rue du Midi bouchée. Comme d’habitude depuis qu’elle est à une voie, est-on tenté de dire. « Pour traverser la ville par là, oublie ! », relève Pierino. Jusqu’à la Grande-Fontaine, c’est « moins pire » qu’on ne l’imaginait, avec le passage du Casino transformé sans feux qui fonctionne bien.  Et sur la rue de l’Hôtel-de-Ville que l’on remonte, nous sommes surpris de constater qu’il n’y a pas la file attendue de véhicules descendants jusqu’au prochain contour.

Depuis le giratoire du Bas-du-Reymond jusque chez Pierino, le trajet que notre conducteur fait tous les jours avec peine, pas trop de soucis cette fois. C’est peut-être un bon jour finalement, malgré la pluie. Ou peut-être, après 17h45, sommes-nous trop tard pour rattraper les bouchons ? On remarque en passant que la rue du Grenier est fermée pour des travaux X et que à l’autre bout le passage de Bonne-Fontaine, devant la caserne Police-SIS, autre raccourci potentiel, est à sens unique pour des travaux Z. Il n’y a pas que le Grand-Pont qui fait sa cure de chantiers chaux-de-fonniers !

 

 

La valse des piliers

Au problème de circulation actuel s’ajouteront bientôt ponctuellement ceux de convois exceptionnels, chargés du Grand-Pont déconstruit et du nouveau à construire. « En juin, nous allons évacuer pour recyclage les 70 poutres et six piliers de l’ancien pont », informe le responsable des ouvrages d’art au Service des ponts et chaussées du canton, Jean-Pierre Chappuis. De septembre à décembre, seront livrés en pièces à assembler sur place les éléments du nouveau tablier, soit six travées, dont la plus large mesurera 30 mètres, et quatre piliers. En tout, estime le responsable, il y aura une centaine de ces transports exceptionnels.

 

 

Toujours des retards

« J’étais inquiet à la fermeture du Grand-Pont, mais finalement les perturbations de trafic ne sont pas aussi importantes que lors du chantier Crêt-Manège », réagit Jérémy Vögtlin, chef du Service de la sécurité publique. Pour TransN, la porte-parole Aline Odot juge de son côté que « la situation s’est améliorée pour ce qui est de la ponctualité des bus ». Sans doute grâce aux boucles inductives, commandées depuis les véhicules de transport public, qui ont été ajoutées aux feux du carrefour Morgarten. « Les retards restent cependant prononcés entre 16h et 18h sur la ligne 303 Foulets-Gare-Patinoire, avec un maximum de 10-12 minutes ».

Train, feux et bus. Le trafic de la rue charnière de Morgarten est souvent perturbé depuis la fermeture du Grand Pont. Le Ô a fait le test avec Pierino. (Photos : rn)
Train, feux et bus. Le trafic de la rue charnière de Morgarten est souvent perturbé depuis la fermeture du Grand Pont. Le Ô a fait le test avec Pierino. (Photos : rn)

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