Créations, musique, dialogues : la nouvelle saison du TPR invite à une réflexion sur la société.
Un édito intitulé Pollen, signé Anne Bisang, directrice du TPR, et deux papillons sur l’affiche. Tel est l’envoi de la nouvelle saison du TPR, présentée mardi. « Le papillon est à la fois un grand polinisateur et un symbole de transformation. Dans une société occidentale où un changement de paradigme devient impératif, le théâtre se veut un polinisateur de réflexions, une invitation à transformer nos fonctionnements à sous l’impulsion du travail des artistes », explique Anne Bisang.
Une intention au cœur de ce programme. « Le théâtre : une transformation permanente. Confronter la scène et s’interroger sur nos coutumes, habitudes, pour les mettre en avant et les faire évoluer ». Comme le proposeront notamment les spectacles d’Amir Reza Koohestani, Blind Runner (02-04.11) et Nous ne sommes plus… de l’artiste russe contestataire de la politique de Poutine, Tatiana Forlova du théâtre KnAM (30. 11 – 02.12 2023), qui mettent en lumière l’exil. « Deux artistes dont leur réalité est devenue trouble dans leurs pays d’origine. L’un et l’autre apportent, des échos sensibles à l’actualité. Le théâtre amène justement une autre dimension pour sentir, comprendre et appréhender le monde dans lequel on vit ».
Comme à son habitude, un programme qui met l’accent sur la création. « L’affiche mise sur des spectacles qui n’ont encore jamais été joués. La mission du TPR est d’accompagner les artistes dans la fabrication et l’émergence de leur spectacle. C’est le cas des créations d’artistes de la région, avec Grande Ourse (dès le 22.09 2023) ou la nouvelle création de Juliette Vernerey, A L’affût (25-28.04.2024) mais aussi avec des artistes internationaux qui se sont déjà produits au TPR. Je suis très heureuse que des liens de fidélité se construisent avec le public de La Chaux-de-Fonds. J’ai à cœur de les retrouver, et de suivre leurs parcours ».
Du mystère, avec notamment l’enquête troublante de Camille Mermet (Denise, 20-22.10), de la passion, avec la comédienne française Dominique Blanc (La Douleur, 17.02.2024), et de la musique et du récit, avec le spectacle d’ouverture Carmen (19.09) et deux collaborations devenues traditionnelles avec les Murs du Son. Voilà notamment ce que réserve cette riche programmation.
Une programmation qui se veut accessible. « Les artistes parlent simplement de la vie, avec leur cœur, et parfois aussi avec humour. Ils nous embarquent dans des situations qui nous arrivent à tous. » Des spectacles qui résonnent les uns avec les autres, « pour amener plus de densité à nos existences », conclut-elle.
