Plusieurs espèces d’insectes ravageurs trouveraient un avantage si le climat continue à se réchauffer. C’est l’un des résultats de la thèse que vient d’achever Léonard Schneider, doctorant en climatologie appliquée de l’Université de Neuchâtel et à l’Institut fédéral de recherches WSL. Il avait remporté en 2021 le 3e Prix de la sélection neuchâteloise du concours Ma thèse en 180 secondes.
– Quelle est l’originalité de votre approche ?
– C’est la première fois qu’une étude part de données climatiques, essentiellement des relevés de températures, pour les mettre en relation avec la reproduction des insectes ravageurs en Suisse. Nous avons regardé si des changements dans les températures journalières pouvaient favoriser la reproduction de certaines espèces de ravageurs.
– Quelles espèces sont concernées ?
– C’est particulièrement frappant chez les ravageurs dont le cycle annuel de reproduction comprend plusieurs générations, comme celui de la pyrale du buis ou l’eudémis de la vigne ou encore celui du carpocapse du pommier Une saison de développement plus chaude favorise l’émergence d’une génération de plus par an. D’autres espèces de ravageurs pourraient également passer l’hiver plus facilement. On pense à la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) et au puceron vert de l’épicéa (Elatobium abietinum), ainsi qu’à certains ravageurs des cultures, comme la punaise verte du soja (Nezara viridula).
– Sur quoi basez-vous vos modèles d’évolution ?
– Nous avons rassemblé des données de température moyenne journalière sur les quarante dernières années (de 1980 à 2021) et provenant de 67 stations de mesure de MétéoSuisse situées entre 200 et 2300 mètres d’altitude. Nous avons ensuite utilisé deux scénarios climatiques, basés sur des augmentations différentes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ces prochaines années, pour faire des projections sur les températures de 2022 à 2099.
En savoir plus :
Léonard Schneider, Ma thèse en 180 secondes, 2021
https://www.youtube.com/watch?v=qwVaAKYIFeo
