Les micropolluants ne passeront plus

François Nussbaum

La Station d’épuration des eaux inaugure ses nouvelles installations

Cérémonie sous le soleil, mardi à la Combe-des-Moulins, à la sortie est de La Chaux-de-Fonds : les autorités communales, cantonales et fédérales étaient là, ainsi que les diverses organisations de défense de la nature, pour inaugurer les nouvelles installation d’épuration des eaux de la ville. Double bond en avant dans le traitement des eaux : les micropolluants seront efficacement piégés et les eaux usées purifiées à 99 %.

Il fallait principalement s’attaquer aux micropolluants. Ces organismes proviennent des résidus de médicaments, des matières radioactives des IRM, de l’utilisation des plastiques, des cosmétiques, des pesticides, etc. En petites quantités, ils peuvent polluer les rivières et les nappes phréatiques. Jusqu’ici, la plupart des stations d’épuration «laissaient passer» ces micropolluants.

Les équipements inaugurées mardi utilisent le traitement au charbon actif, explique Jacques Vidal, directeur de la Step, qui a conduit les travaux jusqu’à son tout récent départ à la retraite. Ce charbon poreux piège les micropolluants qui vont former des eaux boueuses, à partir desquelles on produit du biogaz. Rien ne se perd.

L’autre amélioration concerne les eaux usées, provenant des ménages (notamment des WC), qui n’étaient épurées qu’à 90 %. On atteint désormais 99 %. Question de responsabilité internationale : tant le conseiller d’État Laurent Favre que le conseiller communal Théo Huguenin-Elie ont rappelé que les rejets pollués de la ville arrivent dans le Doubs, puis la Saône, le Rhône et la Méditerranée.

Après la construction de la première Step en 1975 et sa révision en 2003, il fallait aller plus loin. La Confédération a fourni le cadre en 2016 pour les micropolluants, charge aux cantons et aux communes de la  mise en œuvre. Désormais, un pilotage efficace est assuré en continu, même en cas d’inondation, de coupure de courant ou d’incendie.

Long chemin parcouru depuis le XVIIIe siècle, lorsque le dépotoire que constituait la Ronde à ciel ouvert empuantait l’actuelle place de l’Hôtel-de-Ville, a noté Sylvie Pipoz, médiatrice culturelle à la Ville. Qui rappelle la décision chaux-de-fonnière de 1868 de boucher les emposieux de la Combre-des-Moulins, contre l’injonction du canton. Odeurs et épidémies… il a fallu les déboucher quarante ans plus tard…

La nouvelle Step permet de piéger efficacement les micropolluants. (Photo : Ville CdF)
La nouvelle Step permet de piéger efficacement les micropolluants. (Photo : Ville CdF)

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