Menu truffé de collaborations et vaisselle réutilisable pour un 30e des plus festifs. Si aucun changement notoire n’est prévu pour ce cru 2023, l’édition 2024 s’annonce chamboulée par les travaux… sans rire !
La Plage des Six Pompes reprend ses quartiers au cœur de la Métropole horlogère du 29 juillet au 5 août prochains. 52 compagnies d’Europe et de plus loin encore sont attendues pour la 30e Plage. Oui, 30 ans déjà pour le festival des arts de la rue, qui en trois décennie s’est imposé comme l’un des plus importants d’Europe. La programmation riche et éclectique a été dévoilée ce mardi 20 juin, les pieds dans l’eau de la pataugeoire du Muzoo !
Parmi les 50 projets mêlant théâtre, danse, musique, cirque ou encore clown, il y a des coups de cœur de Manu Moser, directeur artistique et programmateur du festival. Entre autres pour les compagnies Le Théâtre des Monstres, Les Filles du Renard Pâle, Chicken Street ou encore Les Vrais Majors. Nous en reparlerons dans le No spécial Le Ô du 28 juillet !
« Nos artistes de demain »
Le menu est aussi truffé de collaborations régionales. Le Centre de Création Helvétique des Arts de la Rue (CCHAR) y présente ainsi cinq de ses projets. Des spectacles des écoles préprofessionnelles Evaprod et Circo Bello sont aussi programmés. « Ce sont nos artistes de demain ! », souligne Manu Moser. « C’est aussi l’occasion pour eux d’expérimenter les spectacles de rue ». La jeune génération est aussi représentée par le programmation La Nouvelle Vague, qui réunit 7 compagnies suisses, françaises et espagnoles. Ce concept lancé en 2014 accueille des jeunes compagnies sur plusieurs jours, en leurs permettant de travailler leurs spectacles aux côtés de professionnels.
Cette visée formatrice se retrouve aussi dans les cours gratuits de cirque destinés aux enfants de 4 à 12 ans. Une proposition réitérée depuis plusieurs années. « J’y tiens car c’est une première façon de leur faire connaitre les plaisirs et les difficultés de la scène ! », lance le programmateur emblématique du Festival.
Un lundi sans spectacle mais musées ouverts !
Comme l’année passée, le festival débutera dès le samedi. « Cela permet au public absent la semaine de profiter pleinement du weekend ! », souligne Hugues Houmard, directeur du festival. Tout comme l’édition 2022, aucune programmation n’est prévue le lundi. « Mais on ne voulait pas laisser le public sans rien faire ! Nous avons convaincu trois musées de La Chaux-de-Fonds et du Locle de faire exception et d’ouvrir leurs portes ce jour-là ».
Pour payer au chapeau, faut du cash !
Le festival propose aussi des points de rencontre autour des différents bars, de stands de nourriture et de lieux de jeu. Si le système cashless essaime dans nombre de manifestations cantonales, La Plage laisse la possibilité au public de choisir son moyen de paiement, entre le cash, les cartes et twint. Maintenir le cash est une nécessité au vu du système du chapeau pour payer les artistes. Dommage : la monnaie locale Carte Abeille ne peut pas encore être utilisée « en raison de problèmes techniques ».
Le 30e s’annonce beau, même si justement, le souci climatique demeure : « La météo ! Un des éléments que l’on ne peut pas maîtriser en open air », sourit Hugues Houmard. Des mesures ont toutefois été prévues. « Les spectacles commenceront après 16h. En cas de canicule, ce sera plus agréable pour les artistes et le public. A l’inverse, en cas de mauvais temps, nous pouvons être obligés d’annuler certaines représentations. Dans ce cas, le public qui utilise notre application est informé par une notification ». Si le ciel est clément, 80’000 spectateurs sont attendus, venant de Suisse et d’ailleurs, pour fêter cet anniversaire.
Vous voulez vivre La Plage des Six Pompes de l’intérieur ? On cherche encore des bénévoles pour compléter les 40 secteurs de l’organigramme ! Inscriptions sur : laplage.ch/staff/
Le casse-tête de la vaisselle réutilisable
Employant des gobelets réutilisables depuis 2009, le festival a été précurseur en matière de vaisselle réutilisable. Cette année, la pratique est généralisée sur toute la manifestation y compris la nourriture. Un effet de l’interdiction de la vaisselle en plastique à usage unique dans le canton depuis le 1er janvier 2023. Mais gérer ça n’est pas une mince affaire. « Pour les rendez-vous de notre ampleur, le défi est de commander le bon nombre de vaisselle, et de prévoir un stock adapté », explique Denis Cattin, responsable financier et logistique du comité de la Braderie. Un planification qui doit être adaptée aux nouvelles restrictions. « Notre comité a par exemple décidé d’instaurer des fourchettes et couteaux en bois. Cela permet d’éviter le plastique, sans rajouter d’objets à consigne supplémentaires ». La vaisselle réutilisable vise aussi à limiter les détritus. « La quantité de déchets a baissé depuis son instauration. J’ai vu des photos des trottoirs du Pod lors de la Braderie de 2019 et de 2022, et la différence est folle ! ».
La Plage s’efforce en plus de réduire son impact environnemental en investissant entre autres dans un éclairage LED et en encourageant son public à utiliser la mobilité douce. (jj)
« Ma Plage à moi »
« De spectatrice à coordinatrice en passant par bénévole, je respire la Plage », note la coordinatrice. Côté financement, elle signale que les années 2018 et 2019 ont fait place à des éditions plus compliquées avec une nette tendance à devoir fournir davantage de services au détriment des soutiens en espèces. « Même si les temps sont aujourd’hui plus exigeants, nous arrivons à faire beaucoup autour d’une équipe de huit pros qui s’engagent à fond ».
Cette année, celle qui tisse les liens avec les partenaires publics et privés qui soutiennent le festival est fière d’annoncer de l’interactivité avec les enseignes nationales Car Postal et RTS. Rendez-vous le 3 août avec de la dance autour du Yellow challenge postal alors que la RTS donnera du plaisir aux visiteurs pendant toute la durée de la Plage en leur permettant de colorier une fresque géante à proximité du grand bar.
Pauline qui n’était pas née lors de la première de ce rendez-vous majeur de l’été, explique que pour son 30e la Plage fait peau neuve, en confiant son design à la société Plates-Bandes communication. Alors qu’ici tout est religieusement aligné dans un style architectural à la new-yorkaise, le nouveau graphisme surprend avec des maisons « zin-zin » qui apportent leur grain de folie facétieux à la manifestation. Dans les nouveautés, notez encore les drôles de capsules audios que Manu Moser postera sur le site de l’organisateur pour présenter les spectacles.
Pour celles et ceux qui l’attendent avec impatience, le programme officiel sera distribué le 28 juillet dans Le
Ô et disponible dans des caissettes durant la durée du festival. (ap)
2024 sans place du Marché !
« L’édition 2024 se fera sans la place du Marché ! », a annoncé mardi Hugues Houmard, directeur du festival. Les importants travaux de réaménagement du site battront leur plein et empêcheront le maintien des activités sur la place. « Les spectacles occupent cette place depuis l’an 2000. Il faudra revoir notre configuration et trouver un autre équilibre ».
La Plage, déjà amputée de la place des forains depuis 2019 pourrait se sentir à l’étroit, ou écartelée ? « Pour l’instant nous n’avons pas encore de solution, mais les réflexions sont en cours. Une chose est sûre : l’édition 2024 sera différente ! »
Pour ce 30e, pas de complication liée aux travaux de la rue du Marché. Aucun changement notoire d’ailleurs concernant les lieux du festival, mise à part quelques ajouts. « Nous allons augmenter l’offre des tables et des bancs sur la place du Marché, afin que les gens puissent y rester pour manger », précise Hugues Houmard. Quant à la place du Bois, elle sera à nouveau dotée d’un bar, ainsi que de stands de nourriture. Voilà qui en réjouira plus d’un-e-s ! (jj)
