Une plongée dans la société russe avec Anne Nivat

François Hainard

La grande journaliste de guerre, Prix Albert-Londres et Légion d’honneur, sera au Club 44 ce 27 juin

De parents tous deux spécialistes de la Russie, notamment son père l’historien Georges Nivat, traducteur d’auteurs slaves dont Soljenitsyne, et auteur lui-même d’ouvrages sur le monde russe, professeur honoraire de l’Université de Genève, Anne Nivat était peut-être prédestinée à s’intéresser aux pays de l’Est ? Encore fallait-il en acquérir les qualités et compétences.

Docteure de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (elle fait sa thèse à la meilleure source puisque sous la direction de l’illustre Hélène Carrère d’Encausse, …que beaucoup souhaiteraient écouter une fois au Club 44), polyglotte d’au moins sept langues dont bien évidemment le russe, Anne Nivat appartient, avec de nombreuses autres femmes, à la caste très particulière des « Grands Reporters ». 

 

Courtisée par les médias, elle traite aussi les banlieues

D’abord correspondante pour les magazines et quotidiens Globe, Le Point, Libération, New York Times, Washington Post, et bien d’autres, elle occupe aujourd’hui une place déterminante dans le journalisme pour devenir une reportère de guerre écoutée et courtisée par tous les médias. Elle se fait connaître par ses analyses et ouvrages sur les terrains les plus tourmentés et dangereux de la planète : Irak, Afghanistan, Syrie, Tchétchénie, Russie, et aujourd’hui l’Ukraine bien sûr, …mais elle n’oublie pas la France de tous les jours, avec des reportages où elle donne la parole à celles et ceux des périphéries que l’on entend jamais !  

Femme de caractère et pour le moins courageuse, nous l’avons vue récemment sur la chaîne LCI interviewer le chef musulman de la Tchétchénie Ramzan Kadirov, vassal de Poutine, sur une place publique, sans foulard, cheveux au vent, seule au milieu d’un groupe armé d’un millier de soldats ! Elle demandait à celui dont les mains sont couvertes de sang de journalistes, d’opposants, de multiples représentants de droits humains, de purges antigays, … quelles étaient ses véritables intentions dans le conflit russo-ukrainien, alors qu’il dit avoir déjà envoyé 10’000 de ses hommes sur le champ de bataille… ! 

 

Distinctions et enseignement 

Signalons encore que Anne Nivat cultive aussi les distinctions : nous ne citerons que le Prix Albert-Londres et la Légion d’honneur. Sachez encore, mais cette fois l’honneur est pour nous, qu’elle enseigne depuis plus de 10 ans « Journalisme de reportage » au Master 2 de l’Académie de journalisme et des médias de l’Université de Neuchâtel.

L’honneur est aussi pour le Club 44, puisque Anne Nivat interviendra le 27 juin prochain à 20h15 pour nous présenter et soumettre les réflexions constitutives de son futur livre. L’intitulé de son propos sera certes d’actualité : Guerre en Ukraine. Plongée dans la société russe.

Info pratiques : www.club-44.ch

 

 

Quelques publications d’Anne Nivat

Pour ne citer que quelques un de ses ouvrages, voici une sélection si vous avez envie de découvrir les écrits de cette grande reporter : 

  • La France de face, Fayard, 2022
  • La République juive de Staline, Fayard, 2013
  • Lendemains de guerre en Afghanistan et en Irak, Le livre de poche, 2005
  • Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie, Fayard, 2000
  • Quand les médias russes ont pris la parole : de la glasnost à la liberté d’expression, 1985-1995 L’Harmattan, 1997
Anne Nivat : une femme qui impose le respect dans le cercle des reporters de guerre. A voir au Club 44 le 27 juin. (Photo : Sophie Bramly)
Anne Nivat : une femme qui impose le respect dans le cercle des reporters de guerre. A voir au Club 44 le 27 juin. (Photo : Sophie Bramly)

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