L’automne alléchant du Club 44

François Hainard

Dix-huit événements, vingt-cinq intervenant.e.s : tel est le copieux programme du Club 44 pour les cinq mois qui arrivent. Soucieuse de témoigner une légitime et nécessaire « considération » à son public, l’institution lui voue de réelles marques d’attention dans une offre de champs aussi divers qu’actuels.

La conflictualité, avec l’Ukraine bien sûr (lire encadré), mais aussi l’Algérie, le Moyen-Orient, la Turquie. Avec des pointures de l’analyse géopolitique : Emmanuel Todd, Pascal Boniface, Marc Perrenoud, Hamite Bozarslan.

Les technologies, en particulier nouvelles, et les interrogations qu’elles véhiculent. Pour certaines ce qu’elles ont d’artificiel. Avec Luc Julia qui nous expliquera que l’IA n’existe pas ! Mais aussi les signes de la montre, avec Étienne Klein.

La mort, cette fois centrée sur les féminicides, sachant que depuis dix ans, dans notre canton toutes les victimes (sauf une) sont des femmes ! Avec Christelle Taraud …
et le personnage mythique de Giselle, qui elle ne meurt jamais !
Et puis repenser le monde avec Corine Pelluchon, Alain Caillé, et soi-même avec Claire Marin, des images des photographes Guillaume Perret et Luc Debraine, et une littérature qui nous interpelle : un retour sur Yves Velan, ou les récits d’enfance avec Claire Jaquier.

Comme à son habitude, pour des événements, le Club 44 s’associe avec divers partenaires, ABC, TPR, MIH, MH, MAHN, UBS, Raiffeisen, Dreyfus, AIP, Université de Neuchâtel, sans oublier les deux librairies de la ville : Payot et La Méridienne.

Enfin, pour aider à panser les plaies de notre ville, le Club 44 annonce une journée dédiée aux arbres le 9 mars 2024 : comment les remplacer, leur valeur affective, les pensées
artistiques ou poétiques qu’ils inspirent, voire pour penser un autre urbanisme végétal chaux-de-fonnier.

À vos agendas. Et gare : les événements de septembre exigent une prudente réservation !

Programme et abo Newsletter gratuit : www.club-44.ch

La 3e Guerre mondiale a commencé

Au-delà de l’affrontement militaire entre la Russie et l’Ukraine, l’historien Emmanuel Todd vient mettre en lumière au Club 44 la dimension idéologique et culturelle de cette guerre. Pour l’anthropologue français, la 3e guerre mondiale a bel et bien débuté, comme l’atteste ce triple constat. La résistance économique des Russes a pris de court l’Occident. L’affrontement économique, devenu global, implique des puissances telles que la Chine et les États-Unis. La contre-offensive ukrainienne s’enlise en dépit du soutien militaire et financier massif de l’OTAN, de l’Amérique et des Européens, devenus puissances cobelligérantes.

Cette guerre révèle une fracture mondiale, idéologique et culturelle. « Pour le non-Occident collectif, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant, s’érigeant comme un rempart aux transformations de la société occidentale.»

Pour Todd, la lecture des journaux occidentaux est devenue tragiquement amusante. « La Russie y est décrite comme une puissance en déroute, affaiblie et isolée. Mais quand on regarde les votes des Nations Unies sur la guerre en Ukraine, on constate que 75 % des membres de la communauté internationale sont en désaccord avec l’Occident. Dans ce contexte, les plus isolés ne sont pas ceux qu’on croit. C’est ce monde coupé en deux qui fait que l’on peut parler d’une Troisième Guerre mondiale, avec d’une part les États-Unis et leurs vassaux, et le reste du monde qui abhorre l’Occident et son système de valeurs. »

Olivier Kohler

 

Jeu 14 sept., 20 h15, Club 44.

 

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