Quand le lac des Taillères se mue en saisissante galerie

François Hainard

Quatre-vingts photographies à découvrir autour du lac des Taillères. Avec un fil rouge brûlant…

D’abord, et c’est un truisme, l’exposition séduit par la beauté du site, les rives du lac des Taillères, où sont présentées les quatre-vingts photographies, en parallèle à une expo au MBAL. Elle interpelle par la diversité des œuvres : les responsables du MBAL se sont associés trois curateurs·ices d’Italie, de Belgique et de Slovénie, proposant de la sorte un métissage de sensibilités et de techniques. Enfin, le fil conducteur est on ne plus actuel et brûlant : l’impact de l’être humain sur la nature, son modelage des paysages et les effets outrageants de sa domination.

Les incidences de l’homme sur la nature remonteraient à l’anthropocène ! Mais les photos présentées révèlent qu’il s’agit davantage de dégâts résultant du « capitalocène », annonciateurs de ceux qui suivront : fonte de glaciers, sécheresse, pollutions, marginalités, migrations, …

Le spectateur voyage dans le temps et l’espace, mais aussi dans la fragilité, le sursis, la nostalgie, parfois la tristesse et peut-être le fatalisme. Les artistes ne le ménagent pas. Elles et ils le malmènent, n’hésitant pas à le faire passer du tragique au cocasse : la chronique annoncée d’une disparition des paysans de montagnes de Géorgie avoisine la reconstruction kitch d’une nature réappropriée dans certains jardins urbains de Corée du Sud ! La Suisse y tient aussi sa place avec des documents de femmes alpinistes, ou le contraste de l’aridité d’une vallée grisonne face au lac et aux champs verdoyants des Taillères.

Les techniques plurielles questionnent aussi : impressions sur tissus, montages numériques, fragments de photos accolés, superposés, captures d’écrans et de caméras de surveillance.

Fin le 18 septembre !
www.alt1000.ch

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