La dernière fois que je suis venu à La Chaux-de-fonds c’était en transit pour prendre le petit train rouge jusqu’à Saignelégier et visiter la Brasserie BFM. Quelque mois plus tôt, c’était pour rencontrer un Torticolis et signer mon premier contrat d’édition, en buvant une canette boxer dans leur bureau-dépôt. Bien des années auparavant, cette ville a représenté par deux fois le point de référence au-delà duquel nous peinions à trouver notre route, perdus dans ces contrées non répertoriées sur nos cartes mentales, pour aller jusqu’à Belfort, aux Eurockéennes.
J’ai souvent une bière à la main (ou en tête) quand je viens à La Chaux-de-fonds. Mais j’ai surtout encore plein de rendez-vous avec elle.
Je dois voir Alexandre pour boire une deuxième bière avec lui et parler d’édition et de rock. J’aimerais rencontrer Patrick le sociologue pour débattre de camions et de virilité, je dois aller chercher le dernier vinyle de Louis chez Humus Record, j’aimerais boire des bières et assister à des concerts imprévus à l’Antabuse et y rencontrer Dejan et lui faire signer son Club Nothing paru chez Label Rapace. J’aimerais fouler le bitume de la Plage des six-pompes et le sol du Bikini Test. Que La Tchaux soit un jour capitale de la culture ne m’émeut guère, elle est déjà capitale de plein de petits trucs artistiques de grande valeur. Mais je crains de ne pas avoir assez de temps ces prochains mois pour y rencontrer toutes les personnes et les lieux que j’envisage.
Heureusement, je n’ai pas de montre, je ne vois donc pas le temps passer.
Dernier roman paru : Je ne pensais pas, Torticolis et frères, 2023