Théo Huguenin-Elie est conseiller communal socialiste depuis 2013, en charge de l’urbanisme, et donc des célébrations UNESCO, des bâtiments, des relations extérieures et de la communication. Licencié en lettres puis enseignant au Lycée Blaise-Cendrars et au Lycée cantonal de Porrentruy, il est entré au PS en 2004. Sa ligne politique : solidarité et qualité de vie pour tous. Atteint tout récemment par des problèmes de santé à prendre au sérieux, il reste en lice pour le Conseil des États.
– Si on vous dit… dérèglement du climat ?
– Les objectifs sont posés (neutralité carbone en 2050) et les recettes sont connues. Il s’agit de produire de l’énergie propre (la nôtre) et durable, et d’économiser l’énergie. Le défi est immense et urgent, il implique trois paramètres indispensables : des incitations, des contraintes et des changements des mœurs. La Suisse ne pourra pas s’appuyer sur les seules incitations. La contrainte par des taxes (billets d’avion, vignettes autoroutières) et par des mesures (obligation de poser des panneaux solaires lors de la réfection d’une toiture) devront devenir une évidence. C’est aussi la meilleure manière de faire évoluer les mœurs.
– Si on vous dit… décroissance ?
– En soi, elle n’est pas possible parce qu’elle génère inévitablement de la pauvreté chez les plus faibles. La décroissance, c’est moins de consommation, moins de production, moins d’emplois. Il faut parler de croissance durable ou différente, fondée sur la production régionale et respectueuse de l’environnement, sur la consommation locale, des circuits courts, des revenus et des conditions corrects pour les travailleuses et les travailleurs. La production hors frontière de produits consommés ici devrait être découragée, le e-commerce devrait être si fortement contraint qu’il perdrait tout avantage concurrentiel.
– Si on vous dit… Lamal ?
– Nous arrivons au bout d’un système. Les primes d’assurances maladies deviennent le premier facteur de paupérisation de la classe moyenne. C’est inacceptable. À Berne, certains veulent que rien ne bouge parce que les intérêts financiers qu’ils représentent sont énormes. Pire, ils proposent des solutions qui ne toucheront que les plus modestes : suppression de l’obligation de s’assurer, dégradation de la liste des soins couverts par la Lamal. Les propositions du PS tendent elles au bien commun : caisse-maladie publique, pression accrue sur le prix des médicaments, augmentation du nombre de médecins généralistes et développement du dossier électronique de patient.