La série du Ô « Si le barrage m’était conté » a été le déclic de cet événement !
10 octobre 1953 : inauguration du barrage du Châtelot ; 70 ans plus tard, la Maison des jeunes et de la culture de Villers-le-Lac (F) a célébré l’anniversaire de ce chantier pharaonique pour l’époque, avec une expo (Le Ô du 29 sept). Panneaux, vidéos, films et montages photos ont été présentés à un très nombreux public. La conférence complétant la compréhension de cet héritage franco-suisse a réuni 100 personnes.
Coordinateur, l’historien Thierry Munier se dit très surpris de ce succès. « La découverte dans Le Ô du journal d’un douanier du Saut-du-Doubs, Jean-Molliet, a été le déclic. Les conditions de travail des quelque 2000 ouvriers se succédant pour construire l’usine électrique de Thorez (au-dessous des Planchettes) et du barrage, et les faibles moyens mis à disposition ont été des révélations pour beaucoup ».
Lors de la conférence (ndlr : donnée par le soussigné) les réactions ont été nombreuses. Nelly, ancienne Brenassière, d’une famille de bûcherons, a rappelé que le bois pour les coffrages et autres constructions était acheté à une entreprise fribourgeoise, « comme s’il n’y avait pas de forêts dans le cirque de Moron ! ». Très émue, Monique Guillerminer a témoigné, à 95 ans. Elle a vécu au quotidien le chantier, de 1950 à 1953 : elle était l’épouse du comptable. Elle a expliqué comment l’auberge des Taillard s’était transformée avec la venue des ouvriers à la recherche de contacts humains, et l’attrait de la jeunesse française pour ces travailleurs souvent étrangers. « Des rencontres sont allées jusqu’au mariage ».
Thierry Munier estime que la conférence a réuni une moitié de Suisses. Des Brenets, avec l’ancien administrateur du village David Favre, mais aussi du Locle, de La Chaux-de-Fonds et du Val-de-Travers. Pour rappel, 180 photos du journal de Jean Molliet ont été numérisées par la bibliothèque de La Chaux-de-Fonds.
