Le rêve parisien de Mathilde Besana

Adaptation : Alireza Baheri

Le monde de la danse peut être dur, mais elle s’accroche. Portrait de la danseuse chaux-de-fonnière qui veut percer dans la ville Lumière

Son rêve : devenir danseuse professionnelle. A 22 ans, la Chaux-de-Fonnière Mathilde Besana souhaite vivre de sa passion qu’elle pratique depuis son enfance. Exilée depuis deux ans à Paris, elle s’y retrouve livrée à elle-même, dans un milieu où le physique et le talent sont les critères principaux pour décrocher un contrat professionnel.

« Mon aventure pour la danse a commencé lors de ma formation à l’Académie internationale de la danse ». Pendant deux ans, elle s’investit corps et âme dans sa discipline et se diversifie afin de devenir l’artiste la plus complète possible. « Danse classique, jazz, danse contemporaine, en passant par le hip-hop, la comédie musicale, le théâtre, le chant ou encore les claquettes : j’ai tout fait ! Et ces deux ans m’ont fait comprendre que la danse était la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie », s’enflamme-t-elle. « La simple idée de faire de la danse mon métier était la meilleure manière de me rendre heureuse ». Elle a achevé sa formation en juillet dernier et elle entre dans le monde professionnel.

« Les choses ne se passent pas toujours comme prévu… Faire ses preuves dans cette discipline est loin d’être facile. Encore plus dans un cadre professionnel. Dans ce monde de requins avec un grand R », j’ai enchaîné les cours, les auditions et les castings afin de pouvoir vivre de ma passion ».

Elle doit redoubler d’efforts pour trouver un rythme de vie qui doit la mener vers le succès. « À côté, il faut évidemment trouver un travail pour financer tout ça. Après quelques entretiens, j’ai décroché un emploi chez Starbucks avec des horaires concordant à mes cours de danse et un manager respectant ma passion ».

 

 

Mental mis à rude épreuve
Son quotidien consiste donc à se lever à 6h du matin, partir au travail jusqu’à 15h, avoir une heure de pause pour se rendre au studio et enfin danser jusqu’à 22h… Un rythme de vie intense auquel elle n’était pas préparée. Elle a bien du s’adapter… « Ce sera mon emploi du temps jusqu’à ce que je trouve un contrat professionnel dans la danse. Tant que mon corps et mon mental tiendront bon, je ne lâcherai pas », affirme-t-elle.

Car oui, le mental est un facteur important à prendre en compte : la Chaux-de-Fonnière en est bien consciente. « Les équipes de production recherchent des physiques bien spécifiques, limitant les chances d’être pris aux auditions. De plus, le marché de la danse est saturé impliquant des castings à près de 300 danseurs, souvent maltraités, dans un studio. Il faut ensuite 30 voire 45 minutes pour apprendre une chorégraphie et la reproduire par petits groupes plusieurs heures plus tard devant un jury qui sélectionne souvent selon leurs affinités. Difficile de rester concentrer et de ne pas stresser dans de telles conditions pour moi, qui souhaitais simplement vivre de bonheur, de mouvements et de passion grâce à la danse ».

De quoi plomber un peu son moral et perdre confiance en soi ? « Oui, il m’est arrivée de penser à tout abandonner, car je ne parvenais plus à me battre quotidiennement pour prouver que j’avais ma place », admet-t-elle.

Obstinée par sa passion, elle reste prête à en découdre, cela va sans dire. Consciente des sacrifices nécessaires, Mathilde Besana ne veut pas abandonner son rêve d’enfant. « C’est la vie que j’ai décidé de mener et je suis déterminée à tout donner », dit-elle. Un cran et une détermination admirables. Le Ô lui souhaite plein succès dans cette carrière, en espérant la voir danser bientôt ici dans sa ville !

Mathilde Besana témoigne de son vécu exigeant dans le milieu plus qu’ardu de la danse. (Didier Coki)
Mathilde Besana témoigne de son vécu exigeant dans le milieu plus qu’ardu de la danse. (Didier Coki)

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