Bob Jambé : le rockeur des Montagnes s’en est allé

Il s’est éteint dans la discrétion, fidèle à l’homme réservé et presque timide qu’il était. Un départ qui attriste plus d’un septuagénaire, tant il a marqué les années « sixties » dans la région. Les folles années du rock et de la pop music à La Chaux-de-Fonds.

Des cheveux plus longs que tout le monde, un look façon Rolling Stones et Beatles. Une « tronche », et une voix surtout, chaude et métallique à la fois, avec ce grain que possèdent les plus grands. Accroché à son micro et à sa guitare, un déhanchement digne de Mick Jagger, il a été l’idole de beaucoup. Pour la gentillesse et l’envie de partager aussi de cet autodidacte.

À cette époque, les Shamrocks, costumes à paillettes et nœuds papillons, enchantaient un public plus sage, les soirées de Modhac notamment. Dès lors, lorsque Bob et ses fameux Choucas ont surgi, lors d’une Braderie, juchés sur le pont d’un camion Paci, devant la tour Métropole, ils ont créé un véritable appel d’air musical, avec, entre autres : Lucille, Carol et Rock n roll music de Chuck Berry. Une véritable folie… Puis, c’est au Tic Tac que Bob Jambé nous aspirait avec les thèmes d’Otis Redding … The dock of the bay, I’ve been loving you too long.

Il s’est mis ensuite à écrire ses textes, une passion qui ne l’a plus quitté… « Partout, des post-it sur lesquels on a retrouvé des bouts de textes », relate sa fille Aurélie. Un 33 tours avec ses propres chansons, dont Trop longue vie misère et Voyage puis un 45 tours, avec son ami de toujours Pierre Zurcher. Le festival de Spa, la rencontre avec Yves Montand qui lui avait glissé « Persévère, tu réussiras ! », le Paléo en 1984 !

Départ en Toscane, des projets pleins la tête. Des oliviers, un jardin potager, de la restauration dès lors qu’il avait une formation de dessinateur en génie civil. Il dessine pour d’autres d’ailleurs, pour Sean Ferrer, le fils d’Audrey Hepburn. Il y a dix ans, il revient sur « ses terres » avec un projet de maison qu’il avait dessinée. Hélas, le contexte économique fait tomber le projet à l’eau. Dès lors, son état de santé se dégrade… Et ce rêve, jusqu’à ses derniers jours : « Je dois répéter, un concert bientôt ! » Comme un clin d’œil à Otis Redding « I’ve been loving you, too long to stop now ! »

Beaucoup n’oublieront pas sa voix, son « swing » et son « groove » ! Ni la belle personne qu’il a été. À tous ses proches, notre sincère et tendre sympathie.

Claude-Alain Kleiner

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