Julien Spacio, ADMED
Pourquoi avoir acquis le mythique bâtiment de Monruz ? Notre ambition est de créer un laboratoire de pointe qui incarne l’avenir de la médecine d’excellence dans notre canton. Elle répond aux besoins de modernisation et d’efficacité pour mieux servir la population. Notre présence à La Chaux-de-Fonds et à Couvet reste cruciale et n’est pas remise en question.
Un mot sur la location de surfaces au RHNe et au CNP. La synergie ainsi créée représentera un atout majeur pour améliorer l’offre de soins et renforcer notre capacité à fournir une médecine d’excellence.
Le regroupement de vos activités vise-t-il l’efficience économique ou médicale ?
« C’est avant tout une quête d’excellence professionnelle. Nous cherchons à transcender les standards de l’efficience médicale, en optimisant nos processus pour offrir la plus haute qualité. Notre objectif est double : améliorer nos services en maîtrisant nos coûts. »
Combien d’emploi transférés pour quels investissements à Monruz ?
« Il est trop tôt pour répondre mais l’objectif est de ne pas réduire nos effectifs. Quant aux investissements pour le laboratoire du futur, les chiffres sont en cours de finalisation. »
Un moyen de diminuer vos coûts afin de régater avec les concurrents des labos privés ?
« En premier lieu, nous voulons maximiser l’efficacité de nos prestations de laboratoires. Notre fondation ne se contente pas de rivaliser, mais aspire à devenir la référence. »
À l’automne 2026, qu’est-ce qui changera pour le patient ?
« Nos patients constateront l’amélioration concrète de leur prise en charge. L’organisation centralisée d’Admed, en synergie avec des prestataires significatifs tels que le RHNe et le CNP, permettra une coordination sans précédent des soins. »
Pierre-François Cuénoud, RHNe
Vous parlez de désengorger Pourtalès victime d’une surfréquentation. Comment se fait-il que des lits d’attente EMS encombrent l’hôpital ?
« Nous faisons face à un manque chronique de lits d’EMS en raison de patients âgés polymorbides qui ne peuvent plus rentrer à domicile après leur séjour hospitalier. »
Votre implantation à Monruz en 2026 excède le POP qui vous reproche de n’investir que sur le littoral…
« Notre communiqué mentionne les tractations parallèles avec le groupe Volta pour désengorger le Haut, donc nous pensons aussi aux Montagnes. Le RHNe n’existe que depuis quatre ans (donc le nombre d’années entre la votation et ses débuts n’est pas de son ressort) et il ne s’agit pas d’un investissement mais d’une location. »
L’annonce de collaborations avec le CNP : avant une fusion ?
« Pas de fusion en vue mais l’intensification des collaborations et synergies selon les annonces du Conseil d’État. »
Quels investissements prévus à Monruz ? Combien de postes ?
Tout cela dépendra des disciplines concernées. Il fallait d’abord conclure le principe et avoir l’aval du gouvernement. Maintenant, nous allons élaborer les détails avec nos responsables médico-soignants.
Fin février 2024, vous quitterez le RHNe. Des regrets de ne pas assister à la création de ce nouveau pôle cantonal ?
« On peut regretter de ne pas vivre le résultat de ses efforts en ayant encore la charge de l’institution. Mais c’est le jeu de la « roue qui tourne ». Le tunnel ferroviaire du Gothard n’a pas non plus été inauguré par ceux qui avaient lancé le projet. »
À l’automne 2026, qu’est-ce qui changera pour le patient ?
« Dans des locaux lumineux et accueillants, les patients auront un centre ambulatoire dédié, organisé rationnellement pour ce genre d’activité. Il regroupera des disciplines permettant, au besoin, de combiner les contacts sur le même site. »
Jean-Pierre Brügger, Centre neuchâtelois de psychiatrie
Les locaux de Préfargier devront être mis aux normes et font l’objet de projets architecturaux. Vous disposez déjà de centres ambulatoires dans toutes les régions du canton, pourquoi le CNP s’installe à Monruz ?
– Le CNP a besoin de nouveaux espaces pour ses consultations ambulatoires et le site de Vieux- Châtel ne permet pas d’expansion. Dans l’intérêt des patients, la proximité de RHNe pour certaines consultations psychosomatiques (par ex, psycho-oncologie, clinique de la mémoire, sexologie, troubles du comportement alimentaire, etc.) est un grand bénéfice.
Déplacerez-vous certaines activités ?
– Partiellement et en offrant d’autres prestations dont les contours finaux sont encore en discussion avec le RHNe.
Le partage de nouveaux espaces avec le RHNe signifie la volonté de s’unir autour du patient ?
– Nous partageons déjà avec RHNe des locaux sur le site de Pourtalès et à Gibraltar : Monruz nous permet de poursuivre sur cette bonne voie.
Dans votre jargon, on évoque le communautaire plutôt que l’asilaire. Si l’abandon progressif des lits signifie quitter des espaces bâtis, pourquoi se mettre un fil à la patte avec de nouvelles charges locatives ?
– Le développement de la psychiatrie communautaire passe par la prise en charge ambulatoire avec comme effet de réduire la prise en charge stationnaire. Depuis 2018, nous avons fermé trente-trois lits hospitaliers. Ce résultat est possible avec une prise en charge ambulatoire robuste (via les équipes mobiles, la prise en charge dans le milieu de vie du patient et grâce au développement de centres ambulatoires urbains). D’où l’importance d’avoir des locaux ambulatoires adaptés en quantité et qualité : Monruz répond précisément à cette exigence.
À l’automne 2026, qu’est-ce qui changera pour le patient ?
-Les nouveaux espaces permettront d’augmenter la capacité ambulatoire du CNP : pour le patient cela se traduira surtout en termes de diminution des délais d’attente et d’une meilleure prise en charge des troubles psychosomatiques.