Connaissez-vous les villages de Luins, sur la Côte ou d’Islisberg, dans le canton d’Argovie ? Je dois avouer qu’avant de rédiger cette tribune, je n’en avais jamais entendu parler. Ces deux communes comptent peu ou prou le même nombre d’habitants que La Brévine, dans nos Montagnes neuchâteloises.
En revanche, il est fort probable que si l’on posait la question inverse à un citoyen de Luins ou Islisberg, la réponse ne serait pas la même. La Brévine est certainement le village de 600 habitants le plus connu de Suisse !
Depuis la fin du XIXe siècle, les températures négatives ont offert à la vallée sa réputation de Sibérie de la Suisse. Dès lors, chaque hiver vient prouver que cette renommée n’est pas usurpée.
Ce surnom a longtemps été accompagné de clichés ne donnant guère envie de découvrir la vallée ou de s’y établir. Et puis, au début de la dernière décennie, une petite équipe s’est regroupée avec un but : renverser la tendance, transformer ces a priori peu attractifs en une expérience intriguante et ainsi faire du froid un atout pour notre vallée.
Une grosse dizaine d’années plus tard, nous pouvons constater que cet objectif est en bonne voie. Nous observons ainsi une certaine sympathie à notre égard lorsqu’un interlocuteur apprend d’où l’on vient.
Point d’orgue de cette stratégie, la Fête du froid se tient depuis 2012 chaque premier week-end de février. Avec l’appui d’environ cent cinquante bénévoles, les Bréviniers, Cerneuniers et Chauliers sont fiers d’accueillir des visiteurs de la Suisse entière et de la France voisine pour rendre la vie dure aux clichés.
Dans nos régions excentrées, nos différences doivent être célébrées pour exister sur la carte du pays !