Alors que le référendum contre le plan de stationnement a fait un carton, des commerçants de la Place du Marché (re)montent au front. Trop tard ?
Ce nouveau comité frondeur est composé de six commerçant pas tous voisins de la place du Marché. Ils ont lancé une initiative intitulée « Piétons, stationnement, mobilité : au peuple de décider ! » Une action qui leur a valu d’être pourfendus sur les réseaux sociaux par des acteurs de l’association Le Haut veut vivre.
En dépit de l’intense démarche participative, avec séances de réflexion et de discussion organisées par la ville concernant le réaménagement de la place du Marché, dont le chantier va s’ouvrir en mars, ces commerçants freinent des quatre fers… « Un des nôtres est allé à une de ces séances. Il a été rabroué devant tout le monde », déplore Stéphane Finger. Ce patron de pompes funèbres est président du comité, mais pas voisin de la place. « Je suis fâché des amendes infligées après des cérémonies au cimetière. » Il précise d’emblée que leur action ne vise pas « que » les places de parc ou le chantier de la place du Marché. « Nous voulons une amélioration de l’ensemble des processus en matière de mobilité, de stationnement, de piétonnisation. »
Que demande l’initiative ? Trois articles (16a, b et c) seraient ajoutés au règlement communal. Le premier exigerait que toute piétonnisation du territoire communal soit soumise au référendum obligatoire, de même que toute modification du règlement communal de police qui concernerait la création d’une zone piétonne. Le second demande le référendum obligatoire aussi pour toute modification du règlement concernant le stationnement à usage public. Le troisième article pose la même exigence pour tout plan de mobilité nécessitant un arrêté de circulation.
Dépôt de plainte en vue
Du côté de la ville, Nancy Kaenel Rossel, responsable du secteur commerce, centre-ville et tourisme ne s’explique pas ce courroux et rappelle l’importance de la consultation mise en place : « Tout le monde a pu s’exprimer. Après, au final, il faut prendre les décisions, dans le respect de la volonté du Conseil général, qui représente d’ailleurs déjà la population. » Et de préciser : « On met les commerçants au centre des réflexions. On ne veut pas les empêcher de travailler mais améliorer les conditions générales. » Avec l’espoir qu’au-delà des nuisances du chantier – deux cafés chantier sont fixés au 8 mars et 15 février – tout le monde sera heureux du résultat à la fin de l’année.
Théo Huguenin-Élie reprécise le contexte : « Le processus urbanistique en cours doit doter la ville d’espaces de grande qualité, et donc plus attractifs, aussi en vue de Capitale culturelle suisse. Il y a les craintes de certains, mais aussi de plus en plus d’encouragements et de félicitations. On les entend tous en veillant à accompagner au mieux les uns et les autres. » Pour le moment, le dossier semble s’envenimer : les initiants, dont certains refusent de s’afficher craignant d’être critiqués et boycottés, ont repéré un individu qui volerait les listes de signatures sur les comptoirs des commerces ! Ils envisagent de déposer une plainte pénale. 2800 signatures doivent être récoltées d’ici le 28 mai. Bonjour l’ambiance.
Et un voisin du rétrécissement du Pod sur une seule voie, entre Entille Centre et le centre-ville, de s’interroger sur la volatilité de certaines décisions : une partie de la signalisation peinte sur la chaussée, qui a fait beaucoup jaser, vient d’être effacée et la présélection pour tourner sur les Armes-Réunies rétablie.