Fêter la Saint -Valentin : peut-être pas si méprisable que cela !

François Hainard

Il y eut de nombreux saints prénommés Valentin, mais celui qui semble se trouver à l’origine de la fête des amoureux est Valentin de Terni, qui célébrait des mariages clandestins pour des chrétiens persécutés à Rome et fut décapité pour cela un 14 février 270 !

Si aujourd’hui le 14 février est la fête de celles et ceux qui s’aiment, jusque dans les années cinquante elle semble avoir été celle des célibataires et de la rencontre. Aujourd’hui, bonheur des fleuristes, elle véhicule (à mon goût) un peu le formel et l’ennui, parfois le ridicule, et je peine toujours à voir des couples qui ne savent quoi se dire au restaurant et où chacun se réfugie dans son téléphone portable !

Pas si vite, dit le sociologue Jean-Claude Kaufmann : cette fête n’est pas que commerciale ou superficielle, elle est l’amorce d’un progrès notable dans l’histoire millénaire du non-respect des femmes. Et si aujourd’hui elle semble être peu de chose face à leur récente mobilisation contre le harcèlement, elle eut le mérite de donner un signal.

Mais, selon Kaufmann, ce ne serait pas cette fête, ni le mariage, qui serait le premier indicateur de l’amour et surtout de l’existence du couple ! Ce qui fera ou non le binôme est ce qui se passera le premier matin qui suit la première nuit d’amour. C’est à ce moment que se décideront l’éventuelle prolongation de la relation et l’esquisse d’une organisation conjugale, avec comme variable semble-t-il déterminante… la décision de faire la lessive en commun !

Vous détestez vraiment cette fête ? Réfugiez-vous en Arabie Saoudite, qui semble être le seul pays qui l’interdit !

Saint Valentin mon amour (Seuil) et La trame conjugale. Analyse du couple par son linge, (A. Colin) de J.-C. Kaufmann .

François HAINARD – sociologue, écrivain.
La Chaux-de-Fonds, le 26 mai 2020
François HAINARD – sociologue, écrivain. La Chaux-de-Fonds, le 26 mai 2020

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