AI et l’IA, aïe, aïe, aïe !

Vincent Kohler

Mon gamin, il est à l’AI. Comme les spaghettis. On dira que c’est pas la truite la plus oxygénée de l’étang. Il a un QI de blob, le taux de réactivité d’un schneck, autant vous dire que c’est pas un foudre de guerre à l’école. Y bouge tout le temps, il est pas capable de se concentrer, il discute, il paume ses affaires, il arrive en retard, il est malpoli, il parle mal, il écrit à l’envers, il est pas motivé, faut dire qu’être assis six heures par jour à faire des fiches que la maîtresse va passer tout le week-end à corriger c’est pas ce qu’il y a de plus glamour, alors que moi, c’est pas des fiches que je corrige mais mon gamin.

J’ai jamais aimé l’école. Faut dire que l’école ne m’a jamais aimé non plus. N’empêche qu’on apprenait ce qu’il fallait apprendre et que les profs imposaient le respect. On respectait les règles, particulièrement celles qui prenaient les mesures du bout de nos doigts. Maintenant, c’est devenu une garderie nationale. On pose son gamin au parascolaire qu’on conduit à l’école, qu’on amène au foyer de l’écolier puis retour au parascolaire et case départ. Papa va au fitness, maman au postnatal puis au yoga, et les gosses devant une pizza et un écran qui veille sur eux et qui leur apprend à bien se comporter dans la vie. En résumé, le système s’occupe plus des gamins que les parents eux-mêmes.

Mon gamin n’est pas un cancre, c’est un multiDYS. Dyscalculique, dysorthographique, dysphasique, dyslesquixe ( c’est pas le seul d’ailleurs), dyspraxique, dyscobole et dix qui font cent. Il ne peut pas apprendre normalement, il a besoin d’une tablette. Une tablette pour aider les enfants qui ont été détruits par une tablette, histoire de mettre le p’tit plat d’vent l’écran. L’assurance intelligente ne paiera plus pour l’invalidité artificielle, à moins que ça ne soit l’intelligence de l’assurance qui a besoin d’artifice invalidant pour s’économiser. La dyscalculie est une altération de la cognition mathématique entraînant des limitations dans la manipulation des chiffres (UDC) et des ordres de grandeur (dirigeants des grandes banques suisses).

L’AI ne paie pas l’IA, c’est la société qui est dyslexique.

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