Les frères Décosterd mettent en scène deux « boxeurs ». un combat chorégraphié qui déménage
Renommés en tant que duo dans le domaine de la musique et des arts plastiques depuis 1997, les frères loclois André et Michel Décosterd, plus connus sous le nom de Cod.Act,
ont une carrière internationale qui les pose en ambassadeurs culturels des Montagnes neuchâteloises. À leur actif, près d’une vingtaine de prix et distinctions pour leur travail dont le Grand Prix suisse de musique en 2019, trois premières places en catégorie art au Japan Media Arts Festival depuis 2010 ainsi que le Golden Nica Interactiv Art d’Ars Electronica en 2013.
Leur dernière œuvre est en tourée. Son nom est tout un programme : Uperqt. Cette performance mécanique et sonore met en scène deux combattants sur le ring. Elle sera exposée à Belfort lors du Festival FIMU dans le cadre de l’espace Multimédia Gantner. Entre préparatifs et hâte, les deux frères répondent à nos questions.
– Retour en 1997. Racontez-nous le début ?
André : « Cod.Act est né à la fin de mes études en jazz. L’idée a germé de par mon attention grandissante pour les sonorités et l’utilisation de la technologie en musique : ne pas se concentrer sur les notes mais plutôt sur leurs couleurs. On a commencé avec un premier projet basé sur un recueil de nouvelles d’Edgar Allan Poe en mélangeant musique et projection. C’était une révélation ! La découverte d’un langage commun mais surtout une manière de valoriser nos points forts respectifs pour créer. »
Michel : « De mon côté c’est en travaillant sur la photographie avec une même démarche d’exploration qu’est venu cet intérêt commun : jouer avec les éléments et voir quelles textures en sortent ! Ensuite j’ai commencé à bricoler des machines et ça a apporté du mouvement à la collaboration. L’image a fini par disparaître et seul l’engin est resté. »
– Force brute à l’œuvre dans ce projet, pourquoi ?
Michel : « C’est en fait l’évolution du projet qui nous y a menés, l’idée initiale n’était pas de mettre en scène un combat. Pour ma part c’est la recherche sur des dispositifs mécaniques qui permettent une élasticité du mouvement qui ont peu à peu donné forme à des créatures au potentiel combattant. C’est aussi une nouveauté pour moi car c’est la première pièce qui met en scène non pas un mais deux personnages. »
– Quelques mots sur la musique ?
André : « Ce projet m’a permis d’expérimenter autour de plusieurs nouveautés quant à mon média musical : il y a bien sûr un combat mais aussi un public virtuel ce qui crée un jeu non seulement entre les machines mais aussi entre le ring et ses spectateurs. Il y a d’ailleurs dans ce projet tout un travail spatial qui est nouveau pour moi, l’intensité du combat, le voyage de la machine et tous les mouvements d’une manière générale vont donner naissance à des sons correspondants et donc permettent une plus grande immersion. »