Voilà la question que je me posais il y a soixante ans. En effet, pas de promenade, une tranchée coupant le quartier en deux, divisant les enfants des maisons en deux clans inconciliables, ceux de l’Est et ceux de l’Ouest. Depuis la balustrade on se traitait de tous les noms d’oiseaux et malheur à celui qui devait traverser l’autre camp… Mes parents me montrèrent une gravure de la rue vers 1840 qui représentait un plateau avec des jardinets sur les côtés. Voilà ce que j’aurais voulu habiter ! De retour dans notre maison de la rue de la Promenade après quarante ans passés à Genève, je retrouve le même sentiment : ça ne joue pas.
J’ai alors pris le temps d’étudier historiquement la parcelle d’Henri-Louis Jacot qui devient un lieu phare, proposant en 1830 une nouvelle approche des concepts d’habitat, de quartier et de ville. Avec mon ami Laurent Essig, chaux-de-fonnier architecte paysagiste, nous avons mis sur pied un travail avec les étudiant·e·s de La Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève ; iels ont travaillé un semestre sur la restructuration architecturale et végétale de cette rue. Magnifique ! Toutes les questions de mobilité douce, de déminéralisation du sol, de transformation en lieu convivial pour les enfants de l’école primaire de la Promenade et pour les habitants de la rue fonctionnaient à nouveau.
Mais ce ne sont que des propositions, des rêves, des possibles qui rendent hommage au génie d’Henri-Louis Jacot, à l’histoire de notre ville et aux remarquables réhabilitations réalisées chaque jour par nos autorités pour l’UNESCO.
Un jour peut-être…