Le Marathon des Sables comme 1ère course à pied : tel est le défi que vient de relever ce Chaux-de-Fonnier. Témoignage d’un ultra-trailer qui en a fini avec le surpoids
Certains se rendent au Maroc pour le soleil et les spécialités culinaires. Fabio Ribeiro lui s’est mis en tête de participer au Marathon des Sables. En autosuffisance alimentaire ! « J’ai adoré même si c’était l’enfer à vivre », avoue-t-il. Une aventure d’autant plus redoutable pour le Chaux-de-Fonnier qu’en février 2023 le bonhomme pesait 110 kg. Et qu’il n’avait jamais couru de sa vie. « J’ai commencé comme un nul : je faisais 2,5 km en trente minutes… »
Ce choix de vie, Fabio l’a fait en décembre 2022. « Mon médecin m’avait dit que l’assurance prend en charge les traitements contre l’obésité. Ça m’est resté. » En plein stress pour l’obtention de son brevet en finance et comptabilité, il décide de se prendre en main. « Je voulais régler mes crises d’angoisse et me sentir mieux mentalement. Sur Google, j’ai vu que la solution était de courir, dormir et manger moins gras. »
Un mode de vie à l’inverse du sien. Son nouveau « régime » lui réussit puisqu’il passe avec brio ses examens et que la balance n’affiche plus que 65 kg en décembre dernier. « J’ai perdu 20 kg en deux mois et demi. J’ai découvert l’inconfort des os qui s’appuient sur une chaise en bois. » Sa passion pour la course à pied augmentant, il décide de tirer aussi un trait sur l’alcool.
« J’ai perdu des amis fidèles car ils me trouvaient moins drôle pour les apéros », relève le trentenaire. Son plus gros défi ? « Combattre la faim ! Il m’est arrivé de pleurer parce que j’avais faim en soirée comme je pratiquais le jeûne intermittent. C’était une torture… »
Performance de Ô vol !
Sur sa lancée, Fabio Ribeiro décide de se lancer dans l’une des courses les plus relevées du monde : 252 km à parcourir en sept jours et six étapes : « Je courrais les pieds en sang, dans des températures dépassant les 50 degrés. Mon sac contenait de la nourriture pour neuf jours. Je n’avais rien pour me laver et j’utilisais ma chaussure comme oreiller. »Sa préparation ? « Je m’enfermais dans ma chambre, j’allumais au maximum le radiateur et je courrais entre 10 et 20 km chaque jour sur mon tapis de course. Le week-end j’allais aussi dehors sur la neige pour m’habituer au sable. » Au final, un 287e rang au classement général sur 900 inscrits, dont deux belles 136e et 166e places lors des deux premières étapes. « J’ai dû me calmer pour la suite : j’avais les tendons enflammés et mon but était d’aller au bout », admet Fabio.
Sacré coup de chapÔ pour ce novice ! « Les autres sportifs avaient du vécu et un palmarès soit dans l’ultra-trail soit en marathon. Quand je leur disais que je n’avais rien fait avant, ils n’en croyaient pas leurs yeux. C’était très drôle », sourit-il.
Un combat honorable pour le Chaux-de-Fonnier qui lui a donné des nouvelles ambitions. « Je souhaite faire le GR20 en Corse en 2025 et la Diagonale des fous en 2026 sur l’Île de la Réunion. »
Son message : « Tout le monde sait ce qui est bon pour son corps et son bien-être. C’est nous qui imposons nos propres limites. »