Depuis 2020, j’ai réhabilité une ancienne étable chaux-de-fonnière en laboratoire de recherche artistique et architecturale. L’idée était double : l’utiliser comme une expérience du temps et de la consistance, pour le transformer en un espace – domestique et de travail – fonctionnel. Dirigeant l’entier du projet, du budget aux plans et à la direction artistique, j’ai aussi été l’artisan principal de l’échantillonnage et de la réalisation des aménagements.
L’une des propositions des Situationnistes, dans les années 1960, était de réunir les activités artistiques et techniques au profit de la construction intégrale d’un environnement. Plus tard, Francesco Careri le (re)dit : « Dans l’urbanisme unitaire, l’architecte, comme l’artiste, devra changer de métier : il ne sera plus le bâtisseur de formes isolées, mais le bâtisseur d’environnements complets, de scénarios d’un rêve les yeux ouverts. »
Vernie vendredi dernier, l’exposition Finalité Systémique N.1 tient à célébrer la réhabilitation aboutie d’un écosystème et présente le bâtiment comme l’œuvre principale de l’exposition ! Dans la continuité d’une réflexion globale, utilisant ma pratique artistique comme une excuse pour vivre et agir attentivement, l’exposition tient à exclure toutes formes de séparations entre l’espace abritant et l’espace abrité. Elle présente un écosystème fragile et ductile, où nos insatiables dichotomies s’estompent lorsque nous étudions ensemble que le ciel gris, rouge, orange ou jaune reste finalement bleu.
Finalité Systémique N.1 à visiter jus-qu’à ce samedi 1er juin sur rdv (078 704 18 78).