Julien Gressot décrypte les 24 H du Temps et se projette sur le Forum européen Temps-Fréquence
Docteur en histoire des sciences et des techniques, Julien Gressot a participé samedi dernier à Besançon aux 24 h du temps. Nous avons recueilli les impressions de ce Chaux-de-Fonnier, chercheur à l’université de Neuchâtel, institution qui a par ailleurs co-organisé cette semaine sur le littoral le Forum européen Temps-Fréquence (EFTF).
– En quoi était-il important pour vous de participer à la manifestation bisontine ?
– Les 24 h du temps représentent une magnifique opportunité de parler d’un sujet ayant profondément marqué l’histoire de l’Arc jurassien des deux côtés de la frontière. Et cela, dans la droite ligne de l’inscription des savoir-faire horlogers au patrimoine mondial de l’UNESCO.
– Votre intervention portait sur l’histoire de l’Observatoire de Neuchâtel. Pourquoi ?
– Tant Besançon que Neuchâtel ont fondé des observatoires spécialisés dans la mesure du temps et la chronométrie. Le lien entre un établissement scientifique et une branche économique est au cœur de mon projet pour mieux appréhender comment l’horlogerie est parvenue à devenir un tel fleuron à l’échelle mondiale. De manière générale, le rôle des observatoires demeure méconnu, alors qu’ils sont des institutions majeures, en particulier au XIXe siècle, pour le développement des sciences et la constitution des états modernes. Il s’agit d’objets patrimoniaux qui bénéficient, à mon sens, d’une attention insuffisante du point de vue de la recherche et de la préservation.
– Neuchâtel a accueilli cette semaine le Forum européen Temps-Fréquence. Quelle en était l’importance aux yeux de l’historien que vous êtes ?
– Une des questions centrales de cette édition était la redéfinition de la seconde, question avant tout technique mais qui aura un impact important sur la société. Neuchâtel a un lien particulier avec ce domaine, puisque déjà en 1883 à Rome, le premier directeur de l’Observatoire, Adolph Hirsch, cosigne le rapport proposant l’adoption du méridien de Greenwich comme celui d’origine, rapport accepté à Washington l’année suivante. Il s’agit d’une nouvelle étape particulièrement intéressante pour la standardisation du temps et de sa précision.
En savoir plus : Les 24 h du temps : www.les24hdutemps.fr
Le congrès EFTF : https://eftf2024.ch