Avec Tout feu, tout flamme, Le Locle et La Chaux-de-Fonds célèbrent ce week-end le 15e anniversaire de leur inscription à l’UNESCO
« Les incendies qui ont ravagé Le Locle en 1833 et La Chaux-de-Fonds en 1794, en obligeant nos villes à se reconstruire très vite, en répondant aux besoins de l’essor horloger, ont vraiment marqué le temps 0 de l’urbanisme horloger. » Ancien architecte communal, président de la fondation en charge de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et président de Patrimoine neuchâtel, Denis Clerc fait le tour du propriétaire avec toujours la même passion. « Oui, je continue de découvrir des choses ! », lance-t-il, tout feu tout flamme, pour reprendre le titre des célébrations du 15e anniversaire, ce week-end dans la Mère commune et dans La Métropole horlogère.
Même après plusieurs années de célébrations, pas de risque de tourner en rond. « De prime abord, on peut penser que c’est du “ réchauffé ” (en parlant d’incendies, un comble !), mais tant avec l’apéritif de samedi soir au Locle qu’avec le brunch chaux-de-fonnier du dimanche matin, le programme offre des moments rassembleur, et fédérateurs. » Et Denis Clerc de rappeler que de la nécessité de reconstruire très vite est venue la structure et la cohérence de l’ensemble. « On ne retrouve nulle part ailleurs un tel exemple. »
Et tout n’est pas figé-bâché. « J’ai fait partie de la commission d’évaluation du plan de site. Le patrimoine qu’il réunit est quand même énorme. Et puis, il y a une nouvelle approche : notre appréciation du patrimoine bâti des années 1950-1960 change. Comme les tours au sud de Polyexpo, comme le MIH. Des éléments qui deviennent patrimoniaux. Avec Patrimoine Neuchâtel, nous veillons à ce qu’ils soient respectés : une rénovation ou une restructuration peut les gâcher. »
Enfin, avec le rachat de la villa Fallet, un nouveau champ s’est ouvert. « Cela peut paraître iconoclaste de le dire, mais elle a presque plus de valeur pour l’histoire de La Chaux-de-Fonds que la Maison blanche, signée par Le Corbusier seul.
Les secrets de la villa Fallet
Il y a en effet au moins trois élèves du cours de Charles L’Eplattenier qui ont planché sur cette construction. La maître avait posé cette condition ! Cette villa est en ce sens une sorte de manifeste de l’école d’Arts appliqués de l’époque. Un plaidoyer dont on essaie de reconstituer l’histoire : on ne sait pas encore qui a dessiné et réalisé quoi ! »
Pour les Montagnons comme pour les visiteurs de l’extérieur, Denis Clerc a ce message : « Promenez-vous en regardant en l’air. Observez tout ce qui est issu des incendies, tous les marqueurs de l’urbanisme horloger et de ses nécessités. » Le damier, le dimensionnement des fenêtres, etc.
Autant d’éléments qui donnent envie de célébrer le 15e de l’urbanisme horloger. Que les festivités commencent !
Lire aussi page officielle du Locle p.7