La France dans tous ses états

Olivier Kohler

Le premier tour des élections législatives déchaîne les passions dans l’Hexagone

Gabriel Attal et Emmanuel Macron ne se parlent plus… La rupture apparaît consommée entre le Président de la République – qui agite le chiffon rouge du spectre d’une guerre civile – et celui qu’il considère comme son petit frère… et soudainement affranchi d’une figure paternelle devenue encombrante.

Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre, accuse son mentor d’avoir tué la majorité et de plonger le pays dans le chaos politique. Sidérés et anéantis par cette dissolution que personne n’avait vu venir, les ténors d’une Macronie à l’agonie se rebellent contre leur président. Le premier policier de France, Gérald Darmanin, et Bruno Le Maire, vibrionnant ministre de l’Économie, horripilé par les « cloportes » de conseillers de l’Elysée, ont pris leurs distances avec leur président. Rarement une élection législative n’avait déchaîné autant de passion et de tiraillements en France. La Ve République dans tous ses états. Les dernières projections des sondages n’incitent guère à l’optimisme pour les ministres et les députés sortants qui espèrent échapper au naufrage. Un scrutin à haut risque dans un pays fracturé par les divisions politiques et communautaires et la peur d’un avenir qui se dérobe.

Si la montée en force du Rassemblement national (RN) paraît inéluctable et devoir confirmer les tendances observées lors des dernières élections européennes, le visage de la future Assemblée nationale ouvre encore le champ de tous les possibles. La mobilisation bat son plein.

Une victoire surprise de la gauche et l’arrivée à Matignon de Jean-Luc Mélenchon. Improbable. Une victoire à l’arraché de Renaissance et un coup de poker magistral pour Emmanuel Macron. Possible mais peu probable. Une Assemblée sans majorité, fracturée en trois blocs. C’est un scénario réaliste : une France en état d’ingouvernabilité avec la nomination d’un gouvernement qui gère les affaires courantes et donne les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron. Last but not least. Une vague bleu-marine submerge la France et marque l’arrivée au pouvoir de Jordan Bardella et de Marine Le Pen au perchoir à la faveur d’une union des droites. Crédible, c’est le scénario tant redouté par le Front républicain. L’épilogue et le point de bascule d’un contexte marqué des crises sociales à répétition (gilets jaunes, colère des agriculteurs), la peur du déclassement, les difficultés au quotidien, l’impossibilité des gouvernances successives à tenir le rang économique de la France et à faire face à une mondialisation désenchantée.

 

où va le monde ?

Alain Berset à l’avant-scène de l’UE

« Je suis pleinement conscient des immenses enjeux auxquels notre continent et notre organisation sont confrontés. » Tout juste élu à la tête du Conseil de l’Europe, Alain Berset prend la mesure de l’immense défi qui l’attend. Insuffler et perpétuer l’héritage des pères fondateurs d’un idéal européen mise à mal par la tentation nationaliste et la guerre de retour sur le continent… Chantier et enjeux titanesques.

Restaurer la paix en Ukraine, enrayer la crise de confiance de nos démocraties, lutter contre la désinformation qui gangrène les réseaux sociaux et affaiblit les fondements des républiques européennes. Le chantier est colossal. À la mesure des ambitions et du costard de l’ancien président de la Confédération. Lui qui a toujours rêvé de piloter le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) tient là une belle revanche. Moins de six mois après avoir quitté le Conseil fédéral, il décroche un poste stratégique au cœur des institutions européennes.

Un beau succès personnel pour le socialiste fribourgeois qui a réussi un sans-faute au cours d’une campagne discrète et efficace. Un combat mené avec méthode. Aucune intervention dans les médias. Des interventions de haut niveau auprès de députés et d’acteurs clés dans toutes les capitales européennes. Un marathon diplomatique de haut vol et une victoire capitale pour la Suisse à l’heure où elle cherche à relancer à tout prix une relation tumultueuse et compliquée avec l’UE. La diplomatie suisse signe là un bel exploit. Placer l’un des siens – Alain Berset est le premier suisse à accéder à une telle fonction – dans une institution dont le rayonnement dépasse largement l’hémicycle de Strasbourg et les coursives du paquebot européen. Une chance pour la Suisse dans un contexte géopolitique au carrefour de tous les possibles. Un succès qui nous oblige. Alain Berset le concède lui-même. Le plus dur est à venir.

 

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« Je suis pleinement conscient des immenses enjeux auxquels notre continent et notre organisation sont confrontés. » Tout juste élu à la tête du Conseil de l’Europe, Alain Berset prend la mesure de l’immense défi qui l’attend. Insuffler et perpétuer l’héritage des pères fondateurs d’un idéal européen mise à mal par la tentation nationaliste et la guerre de retour sur le continent… Chantier et enjeux titanesques.

Restaurer la paix en Ukraine, enrayer la crise de confiance de nos démocraties, lutter contre la désinformation qui gangrène les réseaux sociaux et affaiblit les fondements des républiques européennes. Le chantier est colossal. À la mesure des ambitions et du costard de l’ancien président de la Confédération. Lui qui a toujours rêvé de piloter le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) tient là une belle revanche. Moins de six mois après avoir quitté le Conseil fédéral, il décroche un poste stratégique au cœur des institutions européennes.

Un beau succès personnel pour le socialiste fribourgeois qui a réussi un sans-faute au cours d’une campagne discrète et efficace. Un combat mené avec méthode. Aucune intervention dans les médias. Des interventions de haut niveau auprès de députés et d’acteurs clés dans toutes les capitales européennes. Un marathon diplomatique de haut vol et une victoire capitale pour la Suisse à l’heure où elle cherche à relancer à tout prix une relation tumultueuse et compliquée avec l’UE. La diplomatie suisse signe là un bel exploit. Placer l’un des siens – Alain Berset est le premier suisse à accéder à une telle fonction – dans une institution dont le rayonnement dépasse largement l’hémicycle de Strasbourg et les coursives du paquebot européen. Une chance pour la Suisse dans un contexte géopolitique au carrefour de tous les possibles. Un succès qui nous oblige. Alain Berset le concède lui-même. Le plus dur est à venir.

 

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