À 10 ans, j’ai eu un premier coup de cœur pour les hélicoptères. Ma maman m’a raconté l’histoire d’un de nos amis, pilote à la Rega, parti se former au Canada. En 2015, j’ai vu un hélicoptère faire un sauvetage. Le déclic. Il me fallait d’abord l’anglais. Je suis parti au Canada six mois. Ma formation a commencé en 2018, après mon CFC d’électricien de réseau. Il m’a fallu deux ans, 45 h de vols, plus de 200 h de théorie, et neuf examens pour la licence privée.
La première fois que j’ai pris les commandes, j’avais un peu peur d’être déçu, d’avoir idéalisé le pilotage. Mais la sensation a été incroyable. Après 15 heures de vols d’instruction, l’instructeur m’a fait voler seul. Un moment fou, entre peur de commettre une erreur et la griserie d’être seul à bord ! Je ne suis pas très scolaire. La théorie était mon plus gros défi. La navigation m’a posé le plus de problème. J’ai connu le doute, mais je me suis accroché. Et le 7 mars dernier, au bout de 195 heures de vol, j’ai obtenu ma licence pro. J’y ai ajouté le vol aux instruments en Norvège et la licence montagne en Suisse. Pour les coûts de CHF 200 000.-, m’a fallu toutes mes économies, mon budget loisir et un emprunt. Après six ans, je suis à la porte de mon rêve de devenir pilote pro. Parmi les moments très forts, le vol avec ma maman, qui m’a toujours soutenu, ou celui où on s’est posé avec ma copine sur un glacier aux Diablerets. Dès ma licence de l’OFAC reçue, je vais postuler. D’abord comme copilote, sur des plateformes pétrolières ou pour les éoliennes. Puis j’espère passer commandant de bord. Il va falloir du temps, mais je suis confiant. Et à tous les jeunes qui comme moi ont un rêve un peu fou, je dis : « Foncez ! Faites tout pour le réaliser. » Même si il y a des montagnes en chemin.