Un corps laisse sa marque dans le sable, des fleurs en soulignent la silhouette, le vent, les vagues l’effaceront
Ana Mendieta, dans les années 1970, a révolutionné la manière de faire de l’art. Pas besoin de dominer la nature, ni d’encombrer les réserves des musées. Fusionner avec la nature, rechercher ses origines, réenchanter le monde avec des rituels que leur simplicité fait remonter aux temps immémoriaux, porter attention à ce qui disparaît, mettre son corps en jeu, ce sont les bases d’un art nouveau, extraordinairement puissant autant que d’apparence fragile.
Aujourd’hui, l’œuvre d’Ana Mendieta est mondialement connue et les artistes des nouvelles générations en ont fait une référence majeure. Pourtant, c’est un travail qui fut élaboré dans un relatif secret, loin des centres, dans des lieux retirés de l’Iowa, du Mexique ou de Cuba son île natale. En contrepartie, ce secret a permis à l’artiste de déployer son extraordinaire inventivité en toute liberté.
Le musée des beaux-arts propose un dialogue entre cette grande artiste historique et une jeune artiste. Maria Tackmann, née dans le canton de Berne, partage avec Mendieta cette attention ultrasensible à ce qui l’entoure. Pendant un mois, à La Chaux-de-Fonds, elle a collecté puis assemblé une foule de débris qui forment un territoire imaginaire, traversé de lignes de désirs. À venir découvrir absolument.