Des génomes de papillons analysés en trois dimensions

Igor Chlebny – UniNE

La doctorante Camille Cornet est l’une des scientifiques qui cherchent à comprendre pourquoi les Erebia mutent tellement !

Des biologistes de l’université de Neuchâtel explorent une méthode d’analyse de la structure tridimensionnelle de l’ADN qu’ils entendent appliquer sur des papillons. On en parle avec une doctorante en génomique de la biodiversité, Camille Cornet, l’une des scientifiques du projet mené sous la direction du professeur Kay Lucek.

De quel constat part votre recherche ?
L’ADN n’est pas simplement une longue chaîne de molécules, comme le suggère sa représentation traditionnelle sous forme de double hélice linéaire. Il est replié en une structure complexe qui influence de nombreux processus biologiques, y compris ceux qui jouent un rôle dans la séparation des espèces. Par conséquent, des changements dans cette structure 3D peuvent faciliter la formation de nouvelles espèces.

Pourquoi l’étudier sur des papillons ?
Dans les régions tempérées, les papillons du genre Erebia forment l’un des groupes les plus diversifiés génétiquement. L’ADN des espèces qui le composent peut varier de 7 à 51 chromosomes, ce qui le rend sujet à de fréquents réarrangements, faits de fusion ou de division de chromosomes, susceptibles d’influencer l’apparition d’une nouvelle espèce.

Quel est l’intérêt de la démarche ?
Notre recherche sur les papillons Erebia a produit des données importantes sur la structure en trois dimensions de leur ADN. Dans les mois à venir, nous allons pouvoir comparer les génomes ainsi analysés des différentes espèces d’Erebia. Nous espérons découvrir en quoi ces structures diffèrent et comment ces différences pourraient expliquer les nombreux réarrangements chromosomiques observés chez ces papillons.

En savoir plus
Camille Cornet en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Vv6cbPmQrug

 

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